Hier, lundi 22 décembre, l’Internet nord-coréen a totalement disparu des écrans radars pendant plusieurs heures, à la suite d’une panne géante. Les causes demeurent inconnues, mais on peut penser qu’il s’agit là d’un acte de représailles après l’attaque informatique de Sony Picture. En effet, cette paralysie est intervenue quelques jours après la promesse de Barack Obama que les Etats-Unis allaient « répondre » à cet acte qu’il qualifie de « cyber-vandalisme ». Vendredi dernier, le FBI avait imputé l’attaque de Sony Pictures à la Corée du Nord.
D’après les experts de Dyn Research, établie aux Etats-Unis et spécialisée dans la sécurité informatique, ce black-out a duré exactement neuf heures et 31 minutes. Ils ont expliqué plus tôt lundi que les connexions internet entre la Corée du Nord et le reste du monde – jamais très bonnes d’ordinaire – avaient commencé à être perturbées dès le week-end. Cette fois, « c’est différent des courtes coupures que nous avons remarquées par le passé », avait remarqué M. Zmijewski dans un courriel à l’AFP.
L’administration américaine ne fait aucun commentaire
Mais il avait insisté sur le fait qu’il était impossible d’en connaître la cause. « Ils ont pu décider de couper tout simplement les connexions ou alors ils sont peut-être victimes d’une panne ou d’une attaque ». « Je ne serais pas surpris s’ils étaient sous le coup d’une attaque », avait estimé pour sa part Doug Madory, chargé des questions internet chez Dyn Research
North Korea’s Internet restored after 9 hour, 31 minute outage: pic.twitter.com/ZQ3IrRXbyn
— Dyn Research (@DynResearch) 23 Décembre 2014
Au département d’Etat, la porte-parole adjointe Marie Harf avait dit ne pas être en mesure de commenter ces informations. L’administration Obama « examine une série d’options » pour répondre à la cyberattaque de Sony, avait-elle lâché. « Parmi nos réponses, certaines seront visibles, d’autres pas ». Washington a toutefois estimé lundi que la Corée du Nord devait admettre sa responsabilité et dédommager les studios Sony Pictures.
Un petit Internet, mais beaucoup de soldats-hackers
Quoi qu’il en soit, cette panne géante n’aura eu qu’un impact limité, car l’Internet nord-coréen est minuscule. Le pays compte 1.536 adresses IP pour… 25 millions d’habitants. Comme le précise l’ingénieur Matt Wagner dans son blog, la Corée du Nord dispose de trois blocs d’adresses IP. Le premier (175.45.176.0 – 175.45.179.255) correspond à celui qui lui a été officiellement alloué par l’APNIC et compte 1024 adresses. Le routage est assuré par China Unicom. Le deuxième (210.52.109.0 – 210.52.109.255) est un ancien bloc fourni par China Unicom lorsque le pays n’avait pas encore d’allocation officielle. Enfin, il y a un troisième bloc (77.94.35.0 – 77-94-35-255), alloué par un opérateur satellite russe et destiné probablement au back-up. Ces deux derniers blocs comptent respectivement 256 adresses. A titre de comparaison, la Corée du Sud compte plus de 100 millions d’adresses IP.
On comprend bien que le cyberespace nord-coréen n’est donc pas d’ordre économique. Selon Vox, il sert uniquement à connecter l’élite du régime : le gouvernement, quelques laboratoires universitaires, une poignée de cybercafés et, bien sûr, la fameuse unité de de cyberguerre du « Bureau 121 ». Selon Reuters, elle compterait environ 1.800 hackers. Ce qui, proportionnellement, est assez énorme compte tenu de la taille de l’Internet nord-coréen. C’est eux qui ont dû principalement souffrir de cette panne.
Lire aussi:
Sony Pictures : le FBI accuse la Corée du Nord, mais est-ce plausible ? , le 19/12/2014
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