La guerre du PDA aura bien lieu. Le 19 avril Microsoft annoncera l’arrivée dans les magasins de Pocket PC. “C’est la première fois que Microsoft et ses partenaires lancent conjointement un produit dans toute l’Europe et y consacrent un budget aussi important [non communiqué, Ndlr] , explique Didier Burdinat, chef du marketing Windows CE Europe. Le ton est donné. Pour tenter de combler l’écart avec Palm, dominant dans le domaine des assistants de poche, Microsoft n’a pas lésiné, tant sur le plan du marketing que sur celui de la technologie. Les premiers Pocket PC disponibles seront ceux de Compaq (lire encadré), suivis, un mois après, par HP et Casio. Fait marquant, chaque constructeur recevra un pack logiciel spécifique correspondant à son matériel. Leurs offres seront donc différentes.
Objectif prioritaire : la rapidité
Pour obtenir un PC de poche, l’éditeur a conçu une plate-forme matérielle et logicielle sous forme de cahier des charges préconisé aux constructeurs. La partie matérielle exige une puissance processeur de 200 MHz au minimum (en 32 bits) et un format spécifique, proche de celui des anciens modèles Aero de Compaq. Le système d’exploitation utilisé est une version allégée de Windows CE 3. 1. Le code en a été revu, nettoyé et enrichi avec de nouvelles fonctions. L’objectif est d’accro”tre la rapidité : “En moyenne, Pocket PC est trois fois plus rapide que les autres produits de ce type”, affirme Didier Burdinat. Il faudra voir à l’usage, mais Maxime Ayel, chef de produits assistants PC chez Compaq France semble convaincu : “Les premiers CE revenaient à installer Windows 2000 sur un 486. Le système était très lent et les plantages courants. Aujourd’hui, nous bénéficions d’un OS vraiment conçu pour ce type de machines.”
Aujourd’hui, Microsoft ne détient que 24 % de parts du marché des PDA. Son système d’exploitation, plus proche de celui d’un PC que ne le sont ceux de Palm Computing ou de Psion, n’a pas rencontré un succès foudroyant. Pour mieux séduire, Pocket PC adopte une interface remaniée avec un accès rapide aux logiciels (Word, Money, tableurs, contacts, jeux, etc. ). Trois modes de saisie sont proposés, par un stylet avec une reconnaissance des cursives au long (phrases entières), par un clavier tactile ou encore par synchronisation avec le PC par un socle (USB ou série). Pour la lecture, c’est aussi la première implémentation de Clear Type, technologie censée améliorer la lisibilité des polices en vue du téléchargement de livres numériques. Windows Media Player est présent en natif pour les fichiers son MP3 et WMA. L’accent est aussi porté sur les technologies de communication, Internet et GSM. “Nous croyons que l’arrivée de nouveaux services alliant contenu et couche de transport [comme les SMS, les services géodépendants, Ndlr] va dynamiser les ventes de ce type de plate-forme”, reprend Didier Burdinat. Pocket PC est doté d’une version spécifique d’Internet Explorer avec une fonction fit to screen qui adapte l’affichage des pages web à l’écran : “Les opérateurs veulent des navigateurs Microsoft, avec XML en natif. C’est ce que nous offrons.”Pour les connexions, outre les cartes modems 56K (Pretec et Xircom proposent déjà leurs modèles), Ethernet, 802. 1 et Bluetooth sont ou seront pris en charge, en attendant GPRS et UMTS.
Une longueur d’avance
Les réactions à propos de Pocket PC sont réservées. “Pour nous, Microsoft est un concurrent sérieux, mais nous n’avons pas prévu de contre-offensive “, explique Lorraine Legros, responsable des relations presse de Palm pour l’Europe, tout en reconnaissant la faiblesse du Palm sur la partie communicante. Psion argue, pour sa part, de sa forte présence en entreprise, grâce aux nombreuses applications propriétaires développées, pour résister à Microsoft. Toutefois, pour l’éditeur de Seattle, ces deux acteurs, bizarrement, ne sont pas des concurrents : “Nous nous plaçons ailleurs. Ce que nous proposons va au-delà du simple organiseur de poche. Technologiquement, nous proposons plus de fonctions, pratiquement celles d’un PC de poche”, commente Didier Burdinat.Microsoft va accompagner la sortie de Pocket PC par une campagne promotionnelle de grande ampleur. L’éditeur semble sûr de son fait. Il faut vérifier cependant que les défauts de Windows CE ont bien été gommés et que son interface correspond aux besoins des utilisateurs. Le tout n’est pas de livrer des machines puissantes, dotées de nombreuses fonctions, mais de fournir un véritable compagnon, en mesure de remplacer un Filofax et de tisser un lien réel avec le système d’information de l’entreprise.
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