L‘industrie liée au point-à-point a désormais un lieu pour se réunir, apprendre sur les nouvelles technologies, échanger des contacts, des idées et, pourquoi pas, faire des affaires “, saluait Tim O’Reilly, éditeur de livres techniques et organisateur de cette conférence. Pour sa première édition, la Peer2Peer Confe- rence est un succès. “Nous refusons les inscriptions, même payantes, il n’y a tout simplement plus de place “, avouait l’organisateur à l’hôtel St Francis à San Francisco (Californie), où se tenaient à la fois les sessions techniques et l’exposition. L’événement réunissait les principaux acteurs du secteur, à l’exception toutefois du plus célèbre, Napster, pris dans la tourmente judiciaire. Parmi les célébrités se trouvaient, entre autres, les créateurs d’Aimster, mais aussi Christian Huitema (co-inventeur d’Internet), Bill Joy, cofondateur de Sun et Ray Ozzie, le fondateur de Groove Networks et développeur du logiciel de travail de groupe Groove.
IPv6 est le seul salut de la technique point-à-point
Le programme de la conférence, qui se déroulait sur trois jours, était dense. “J’ai voulu traiter le plus grand nombre possible de sujets qui touchent à l’infrastructure et aux applications point-à-point, comme les aspects techniques, légaux et commerciaux, entre autres “, a ajouté Tim O’Reilly. Un des moments forts de la conférence a été la présentation de Christian Huitema, qui a exhorté son auditoire à passer le plus rapidement possible à IPv6 sous peine de voir tout simplement dispara”tre le point-à-point sur Internet. “Bien que le nombre d’adresses IP possibles soit d’environ 4 milliards, ce chiffre tombe à 200 millions d’adresses véritablement utilisables sans avoir d’ennui d’allocation et de procédure bureautique. Avec 104 millions d’adresses aujourd’hui, on atteindra un nouveau seuil l’année prochaine “, explique-t-il. En effet, la pénurie d’adresses IP obligera les FAI à recourir à la technique de traduction d’adresses (NAT), qui remplace l’adresse IP de l’utilisateur par une adresse commune au FAI. “N’ayant plus d’adresse propre, les utilisateurs ne pourront pas communiquer les uns avec les autres, et donc le point-à-point sur Internet sera effectivement mort “, a ajouté Christian Huitema.Heureusement, il existe des solutions provisoires : “Au lieu de télécharger un fichier à partir d’un poste distant [Pull, Ndlr], on peut demander à ce dernier de l’envoyer [Push, Ndlr]. Ou encore, il est possible d’indiquer sur la trame la véritable adresse IP en utilisant la technique de force IP “, explique Ziad Elkurjie, directeur technique chez Clip2. L’intervention de Ray Ozzie a également suscité l’intérêt du public. Il a donné une liste de caractéristiques nécessaires pour qu’un produit point-à-point soit accepté par l’entreprise. “Chez Lotus [Ray Ozzie a créé Lotus Notes, Ndlr], on a cru que l’on savait vendre aux entreprises, jusqu’au moment où on a été racheté par IBM. Là, on a compris qu’on avait eu tort. J’utilise désormais une liste qui comprend tout ce que doit posséder un logiciel pour être accepté par les responsables informatiques des entreprises “, avouait-il. À la suite du succès de la première édition de la Peer2Peer Conference, Tim O’Reilly a promis de recommencer l’année prochaine, voire avant. Rien n’est prévu en Europe, où cette technique commence à peine à émerger.
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