Déjà touchés par l’e-krach du printemps 2000, les dirigeants européens s’interrogent sur leur sort. Les conjoncturistes n’excluent pas une récession économique mondiale.La psychose qui sévit actuellement aux Etats-Unis a eu raison de l’organisateur, le cabinet d’études IDC. La onzième édition du European IT Forum devra donc se passer de ses principales têtes d’affiche, notamment Carly Fiorina, présidente de Hewlett-Packard, Michael Cappelas, président de Compaq, ou encore Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon.com.” L’absence des dirigeants américains n’est pas motivée par leur crainte de voyager, mais parce que le transport aérien en direction ou en provenance des Etats-Unis est actuellement très perturbé “, rassure Mathew Heath, analyste à IDC.En conséquence, IDC inaugure depuis ce matin une conférence d’un nouveau genre, où les systèmes de visioconférence doivent surmonter l’absence physique des intervenants. Reste que les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone sont sur toutes les lèvres.Les Européens présents à Monaco comptaient bien sur la présence des entreprises venues d’outre-Atlantique pour dessiner la reprise de la nouvelle économie, à l’heure ou celle-ci traverse une crise sans précédent. Les chefs d’entreprise du Vieux Continent déplorent l’absence des vedettes américaines, mais disent aussi comprendre les motivations de ces derniers.Conséquence logique, ce sont peut-être plusieurs contrats entre des sociétés européennes et américaines qui finalement ne seront pas conclus à Monaco.
Le spectre de la récession
Pour ce qui est de la reprise économique, c’est aussi un nouveau scénario qui se dessine à Monaco. A l’expression désormais galvaudée de ” crise de la nouvelle économie ” succède désormais le mot ” crise ” tout court, et son corollaire ” récession “. ” L’environnement est plus difficile, mais c’est aussi une opportunité pour nous concentrer sur des projets plus réalistes “, tempère Mathew Heath.” Pour les dirigeants des entreprises, il n’y a pas de différence entre une croissance économique de 0,1 % et une récession de 0,1 %, souligne Lester Thurow, professeur de management et d’économie au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Dans l’environnement actuel, ce sera l’attitude des acteurs économiques qui fera que l’on sortira plus ou moins rapidement de la crise des nouvelles technologies. “
Séance de rattrapage pour HP et Compaq
Ces vents défavorables compliquent toutefois la tâche des patrons de la high-tech, à l’instar de Carly Fiorina. La sémillante présidente de Hewlett-Packard a annoncé le 4 septembre dernier les épousailles de sa société avec son concurrent Compaq.Une opération très mal perçue par Wall Street, qui a infligé une véritable gifle aux cours des actions des deux sociétés. Carly Fiorina et Michael Cappelas, le PDG de Compaq, disposent d’une cession de rattrapage, puisque tous deux feront une intervention en visioconférence dans la journée de lundi.Enfin, quelques invités de marque ont fait le déplacement à Monaco, notamment Erkki Liikanen, le commissaire européen aux entreprises et aux sociétés de l’information. Celui-ci précisera mardi, les ” lignes directrices ” de sa réforme de l’UMTS, les mobiles de la troisième génération, ainsi qu’une série de décisions pour accélérer la libéralisation des télécoms.
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