Rappelez-vous ces années pionnières, vers 1980 : chaque modèle d’ordinateur était entièrement incompatible avec ses voisins. L’Apple II ignorait superbement les programmes écrits pour TRS-80, lequel ne voulait rien entendre aux logiciels consacrés au Pet de Commodore …L’arrivée de DOS, de Windows quelques années plus tard, et la vague des ” compatibles ” est venue mettre tout le monde d’accord, au point que le mot compatible est tombé en désuétude.Mais voilà que la guerre des standards, insidieusement, recommence.C’est flagrant pour le matériel : les fondeurs de microprocesseurs qui produisent des supports de processeurs (Slot 1, Socket 7) incompatibles d’une gamme à l’autre en sont un exemple.Les éditeurs de logiciels ne sont pas en reste. Les normes et bibliothèques graphiques, comme DirectX, OpenGL ou QuickTime ne s’entendent guère. Vous en doutez ? Jetez un coup d’?”il sur le site de Matrox. Vous y constaterez les soucis que rencontrent les cartes graphiques G200 et G400 avec la norme Glide.Aucun programmeur n’a oublié la galère de la transcription des macros d’Excel 4 en VBA, le nouveau langage d’Excel 5, et des versions suivantes.Et la compatibilité ” ascendante “, c’est-à-dire la garantie de pouvoir lire avec un logiciel les données créées avec une version plus ancienne, n’est même plus assurée : le récent Windows Millennium se paie le luxe de refuser de faire fonctionner plusieurs logiciels classiques, comme Norton Antivirus ou Lotus Organiser.Il est vrai que beaucoup de vraies innovations, en micro-informatique comme ailleurs, sont le fait de personnes qui ont refusé de suivre aveuglément les standards en place.N’empêche ! Si chaque éditeur multiplie les normes et crée, dans son coin, sa petite bibliothèque graphique, il existera tant de versions différentes des logiciels qu’il faudra renforcer les rayonnages des boutiques micro-informatiques. Si vous voulez vous lancer dans la vente de mobilier (solide) de rangement, c’est le moment !Prochaine chronique le mercredi 29 novembre
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