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La commutation optique se met au service d’Internet

Au Palexpo de Genève, les start-up de la commutation optique sont restées dans l’ombre. Elles ont ainsi laissé briller les grands acteurs du secteur. Le DWDM accroît la nécessité d’une nouvelle génération de commutateurs

Nous sommes là pour faire des affaires avec les opérateurs, et non pas pour exhiber notre commutateur CoreWave “, expliquait le commercial de Corvis, esseulé sur un ” radeau ” de 5 m2, perdu dans la marée de Telecom 99. Et, comme pour justifier cette absence de matériel, celui-ci invoquait l’exemple de Nortel Networks, qui, comme d’autres, préférait se donner en spectacle plutôt que d’aligner de simples boîtes. Mais la bonne foi de poids lourds tels que Nortel quant à la disponibilité ?” à plus ou moins court terme ?” des produits annoncés reste moins sujette à caution que celle des nouveaux entrants, en particulier sur un marché aussi pointu que celui de la commutation optique. A raison d’ailleurs, puisque la plupart de ces start-up n’ont d’autre objectif que de se faire racheter au plus vite.

De la commutation au multiplexage optique

Et, au lieu de s’obstiner à faire fonctionner un prototype acquis à prix d’or, les équipementiers historiques se replient sur leur propre expertise, comme en témoigne l’abandon par Nortel de la start-up Avici Systems pour entrer sur la scène de la commutation optique IP avec sa nouvelle gamme Optera Packet Solution. Malgré une orientation stratégique vers le tout-optique, la pierre angulaire de cette famille de produits est une plate-forme IP-ATM-MPLS (Mutiprotocol label switching) baptisée Optera Packet Core. Celle-ci est destinée en premier lieu à adapter les flux ATM aux réseaux IP et à fédérer le routage de multiples commutateurs Versalar Switch Router 25000 ou Passport 15000 Multiservice Switch en une seule unité de routage, offrant un débit de commutation agrégé de 19,2 Tbit/s. Pour drainer ces flux IP hauts débits directement vers des infrastructures DWDM (Dense wavelength division multiplexing), l’Optera Packet Core s’en remettra par la suite au brasseur Optera Connect. Cependant, pour démontrer la pérennité de leur progéniture, quelques start-up ont fait le déplacement en Suisse avec leur commutateur, à l’instar de Pluris, qui exposait sans complexes son modèle 20000 TNR (Terabit Network Router). Ce dernier repose sur une architecture de routage à géométrie variable appelée OptxNet, autorisant l’interconnexion, via de la fibre optique, de une à cent vingt-huit baies. Chacun de ces châssis met en ?”uvre un débit de commutation non bloquant de 90 Gbit/s, ainsi que quatre à soixante ports à 2,5 Gbit/s. L’ensemble agrégé représente une capacité maximale de 184 Tbit/s de débit non bloquant et de 19,2 Tbit/s de débit d’accès. Dans cette configuration optimale, le 20000 TNR s’assimile à une batterie de cent vingt-huit routeurs virtuels opérant comme une seule unité.

Simplifier la migration SDH-Sonet vers WDM

Ce profil fonctionnel est consacré, dans l’idéal, à l’alimentation des multiplexeurs DWDM, qui commencent à fleurir dans les infrastructures télécoms. Sur ce front, le constructeur Ciena demeure le plus actif. Celui-ci entend s’affranchir de la coûteuse intermédiation des multiplexeurs SDH-Sonet en intégrant d’office à ses commutateurs MultiWave CoreDirector des interfaces à 155 ou 622 Mbit/s, afin de s’adapter aux routeurs et aux commutateurs existants. En outre, pour simplifier la migration de SDH-Sonet vers WDM, Ciena adjoint au MultiWave CoreDirector le système d’exploitation LightWorks, qui est doté de fonctions automatiques d’allocation de circuits et de recouvrement de liens défaillants. ;

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Hafid Mahmoudi