Première étape : avec Internet, faire communiquer entre eux tous les ordinateurs de la planète. Deuxième étape : avec le
grid computing (ou grille), faire travailler entre eux tous les ordinateurs de la planète. Un pas franchi par le monde de la recherche européenne qui vient de valider Datagrid, son
propre projet de grille.Cette technologie est l’application à l’informatique de la chasse au gaspi. La plupart des ordinateurs n’utilisent, en effet, que partiellement leur puissance de calcul et leur capacité de stockage. Avec le grid computing, une
application tournant sur un serveur connecté à la grille pourra non seulement utiliser les ressources de ce serveur mais aussi les ressources inexploitées des autres machines connectées à la grille.Quelques fournisseurs, comme IBM et Sun, tentent d’exploiter commercialement cette technologie. La communauté scientifique a pris, elle, une longueur d’avance. Question de survie : ‘ Dans ma communauté, tous
les plans d’avenir sont basés sur la grille ‘, explique Guy Wormser, directeur adjoint scientifique de l’IN2P3 (l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules).C’est que, à l’horizon 2007, les chercheurs devraient disposer de l’accélérateur de particules le plus performant de la planète dans le cadre du projet
LHC (Large Hadron Collider). Si performant que le volume de données générées ne pourra tenir dans aucun réseau de stockage. ‘ Nous comptons
répartir ces données à travers la grille. Sans elle, nous aurions dû demander une multiplication par dix de notre budget informatique, que nous n’aurions évidemment jamais obtenu. ‘
La France site pilote
Face à cette échéance, la grille est devenue un sujet d’étude bien suivi. L’Union européenne a mis en place le programme Datagrid, décliné en France sous la forme du programme Gripi. Avec 600 machines sur les 1 000 du réseau
européen, les scientifiques français ont la responsabilité du banc de test, qui vient d’être validé à Bruxelles.Le déploiement de Datagrid va donc pouvoir démarrer et devrait se terminer d’ici à la fin de l’année.Mais, dès aujourd’hui, il est possible à des scientifiques français de lancer une requête qui sera traitée par l’embryon de grille. ‘ En observation de la terre, deux publications scientifiques ont déjà été
réalisées avec cette technologie ‘, poursuit Guy Wormser.Quant à la sécurité, un système d’autorité de certification a été mis en place pour s’assurer que n’accèderont à la grille que ceux qui en ont le droit.Si scientifiques et industriels se réjouissent de l’essor de la technologie, les particuliers, eux, ne devraient pas en ressentir les effets directement. A la différence d’un projet de grille spécifique comme
Decrypthon ou
SETI@Home, les PC individuels ne seront pas mis à contribution.Difficile en effet de motiver les particuliers. ‘ J’ai du mal à imaginer comment monsieur Tout le monde pourrait avoir besoin de la grille. Par contre, elle aura son utilité dans certains établissements publics.
Un hôpital est un bon exemple : il génère beaucoup de données, mais n’a pas les moyens de disposer d’un centre de calcul. Avec la grille, il pourra les stocker et les traiter. ‘Avec Datagrid, lEurope se dote des moyens de tester la faisabilité de cette technologie, mais prépare déjà son futur. En 2005 devrait démarrer le projet EGEE (Enabling Grids for E-Science and Industry in Europe), version plus fiable et
robuste de la grille.
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