En août 2000, Bruxelles
ouvre une procédure contre Microsoft, soupçonnant l’éditeur de profiter illégalement de son
monopole. Trois ans après, les soupçons sont devenus des certitudes. La direction de la Concurrence vient en effet de ‘ donner une dernière possibilité à
Microsoft de présenter ses observations avant de conclure l’enquête antitrust ‘. Cette dernière affirme avoir recueilli ‘ des preuves qui confirment et, à bien des égards, renforcent la conclusion à
laquelle la Commission était déjà parvenue ‘ : Microsoft use et abuse de la prédominance de Windows sur les PC pour étendre sa domination à d’autres secteurs de l’informatique.Les serveurs d’entrée de gamme et les lecteurs multimédias sont particulièrement surveillés par Bruxelles. Pour le premier secteur, il s’agit d’abord d’une question d’interface. Après avoir interrogé les clients de l’éditeur, la
Commission juge en effet que Microsoft refuse de communiquer aux concepteurs de systèmes d’exploitation concurrents les informations leur permettant de bien faire interagir leurs produits avec les PC équipés de Windows. Seuls les développeurs des
versions serveur de Windows en profiteraient.
Windows Media Player dans le collimateur de Bruxelles
Les services de Mario Monti veulent donc obliger Microsoft à ‘ fournir les informations d’interface nécessaires pour permettre à des fournisseurs rivaux de serveurs bas de gamme de le concurrencer dans des
conditions équitables. ‘Les demandes concernant Windows Media Player sont encore plus précises. Là, fournisseurs de contenu et éditeurs de logiciel ont été interrogés et ont affirmé que sa présence systématique au sein de Windows
‘ influençait artificiellement leur stratégie de développement en faveur de Microsoft ‘. Pour remédier à ce qu’elle qualifie de ‘ vente liée ‘, la
Commission propose deux mesures. Soit la scission, qui obligerait Microsoft à sortir un Windows sans Windows Media Player. Soit le must-carry, qui forcerait l’éditeur à inclure d’office dans son système d’exploitation des
produits concurrents, comme RealPlayer ou Quicktime.Des propositions qui pourraient mener à un Windows européen spécifique. L’éditeur a l’habitude d’adapter son système d’exploitation aux besoins locaux. Ainsi, avant que la France ne libéralise le cryptage à 128 bits, les versions
hexagonales de Windows étaient bridées alors que le Windows québécois, autre modèle francophone, pouvait lui utiliser d’emblée le cryptage à 128 bits. Les exigences de la Commission européenne risquent toutefois de ne pas recevoir aussi
facilement lapprobation de Microsoft.
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