Alex Türk a bien du courage. Le président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) vient de rendre public son vingt-sixième rapport d’activité. Alarmant ! Le volume des données personnelles
explose, la géolocalisation et la biométrie s’affinent, les mauvaises pratiques s’accumulent. En 2006, l’institution a traité 20 % de déclarations, rédigé 200 % de délibérations et réalisé 113 % de contrôles de plus, lancé
36 mises en demeure et distribué 10 avertissements à des entreprises.Que peuvent alors faire Alex Türk et ses 85 collaborateurs (95 en 2006), sinon prévenir des risques et alerter sur la faiblesse de leurs moyens ? Beaucoup n’ont perçu que le sensationnel du rapport : 24,4 millions
de noms inclus dans des listings de la police et de la gendarmerie, élimination de 1 241 742 fiches de personnes mises en cause. Des données, certes emblématiques, mais pointant des fiches souvent mal complétées, redondantes, avec un
taux de 5 % de mise à jour. Poussiéreux… Comme l’Administration.Big Brother ne niche pourtant pas là. Ils ne sont guère nombreux à s’offusquer d’apprendre que les 62 millions de Français sont fichés par les sociétés privées. Que nous soyons abonné à un service, acheteur en ligne, titulaire
d’une carte de fidélité… Des milliers d’informations, parfois très personnelles, se manipulent, s’échangent, se consolident. Les spécialistes du marketing ne s’en privent pas : depuis peu, ils possèdent des fiches très complètes sur
chacun de nous. La Cnil le sait, le dénonce. Elle le crie… mais dans le désert.* rédacteur en chef adjoint à 01 Informatique
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