Passer au contenu

La Cnil et ses collègues se penchent sur les risques de dérive de la biométrie

A l’issue de leur 27e conférence internationale, les commissaires à la protection des données ont adopté une résolution sur l’utilisation de la biométrie dans les documents d’identité.

‘ La biométrique rendra le corps humain lisible par la machine (…) et les informations biométriques pourraient être utilisées en tant qu’identificateur unique universel. ‘ La
prévision est alarmante. Elle émane d’une quarantaine de commissaires à la protection des données et à la vie privée (dont la Cnil, Commission nationale de l’informatique et des libertés).Venus de tous les continents, ces gardiens de la protection des données personnelles étaient réunis le 16 septembre dernier à Montreux (Suisse). Cette 27e conférence internationale a débouché sur
l’adoption d’une résolution sur l’utilisation de la biométrie ‘ dans les passeports, cartes d’identité et documents de voyage ‘.

Un débat mondial

Un document dont la portée est limitée, mais qui a la mérite d’alerter l’opinion publique sur un sujet qui s’immisce subrepticement dans notre vie quotidienne. Les signataires font le constat suivant : l’Organisation de l’aviation
civile internationale est en train de mettre au point, avec l’aval de certains gouvernements, des règles et des normes techniques visant à insérer des données biométriques (empreintes digitales, reconnaissance faciale).Tout cela, pour lutter contre le terrorisme et, accessoirement accélérer le contrôle aux frontières et les procédures d’enregistrement. Dans ce contexte, les participants à la conférence soulignent la nécessité que soit mené un
‘ débat ouvert au niveau mondial ‘ sur les prochaines évolutions des techniques biométriques. Par ailleurs, ils demandent qu’une ‘ distinction stricte ‘
soit opérée entre ‘ les données biométriques collectées sur la base d’obligations légales [contrôle aux frontières, NDLR] et celles qui sont collectées à des fins contractuelles sur la base du
consentement ‘
de la personne. Par exemple dans le cadre de l’utilisation d’un badge pour accéder aux locaux d’une entreprise.‘ Il est important dans ce domaine de veiller à l’application du principe de précaution ‘, insiste le Secrétaire général de la Cnil, Christophe Pallez, ‘ et d’éviter
la mise en place d’un identifiant unique ‘.
Car, selon lui, les implications de fichage inhérentes à l’intégration de données biométriques sur une carte à puce ‘ pourraient avoir un jour des
aboutissements redoutables ‘.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Crouzillacq