Cette fois, c’est la bonne. La vénérable disquette 3,5 pouces a enfin trouvé son fossoyeur. Ce n’est ni le valeureux Zip, ni la superdisquette de 120 Mo, ni l’incontournable CD réinscriptible. Il s’agit des minuscules clés
mémoire USB. En quelques mois, elles ont réussi ce qu’aucun autre dispositif de stockage n’avait fait en vingt ans : devenir un réel substitut à la disquette.Car remplacer l’antique galette 1,44 Mo n’est pas une mince affaire. Il faut un support à la fois universel, bon marché et robuste. Il doit aussi être compatible avec n’importe quelle machine sans avoir à installer de pilote. Et,
surtout, on doit pouvoir y stocker facilement et rapidement des fichiers.Jusqu’ici, le CD semblait le meilleur prétendant à la succession de la disquette. Mais sa relative fragilité et l’obligation d’utiliser un graveur le réservent davantage à la sauvegarde ou à la diffusion de logiciels qu’à l’échange de
fichiers proprement dit. Les clés USB, quant à elles, répondent haut la main à ces critères, tout en apportant de nouvelles fonctions.Avec un look craquant et des capacités de stockage allant de 8 Mo à 2 Go dans l’encombrement d’un briquet, elles ont vite séduit les utilisateurs pour l’échange de fichiers. Leur seul défaut restait un prix au mégaoctet élevé.
Mais depuis que l’on trouve des modèles 64 Mo à 30 euros, les ventes s’envolent.Disk On Key affirme que les prix pourraient encore baisser de 5 à 10 euros avec l’utilisation de la technologie NAND, que Toshiba prévoit de lancer le mois prochain. Résultat : de dix millions d’unités vendues en 2002, on
devrait passer à soixante millions en 2006, selon le cabinet Semico.Le mouvement a d’ailleurs commencé : Dell vient d’annoncer que le lecteur de disquettes serait désormais une option sur tous ses PC de bureau et portables. A la place sera proposée une clé USB… mais en option.
Un média utilisable pour redémarrer une machine
Les seuls à ne pas être convaincus sont les services informatiques. S’ils restent autant attachés à la préhistorique disquette 3,5 pouces, c’est parce qu’elle reste le seul support permettant de démarrer la machine sur un système
minimal en cas de pépin sur un disque dur (un CD
‘ bootable ‘ nécessite d’abord une image de disquette). Quant à son fonctionnement en lecture seule, il complique l’installation d’un système
d’exploitation.Or, de plus en plus de fabricants de PC proposent des machines capables de démarrer depuis une clé USB. IBM a été l’un des premiers à s’y mettre, avec Phoenix, le fabricant de Bios. Il est aujourd’hui rejoint par Dell et HP. Le dernier
bastion de la disquette vient de tomber.Les responsables micro peuvent donc s’affranchir de la fragile disquette et créer des clés de maintenance aussi simplement que des disquettes. Etant donné les capacités disponibles, il est même envisageable d’y installer les outils de
récupération, tout en conservant de l’espace pour sauvegarder les données.IBM met, par exemple, au point une clé de secours sous Linux, qui permet, en plus des outils de restauration de fichiers ou du disque, de surfer sur le web et d’envoyer du courrier électronique avec une interface conviviale
– même quand le disque dur interne ne démarre plus. Une opération impossible avec un CD ‘ bootable ‘.Reste que, avec la prolifération de ces mini disques, de nouveaux problèmes de sécurité se posent. Les directions informatiques peuvent ainsi rechigner à voir des informations sensibles se déplacer dans un support aussi facile à égarer
qu’à voler. Une personne mal intentionnée peut facilement entrer dans une entreprise et repartir avec des gigaoctets de données sans être vue. De nouvelles procédures de sécurité devront donc être mises en place. Mais c’est le prix à payer pour se
débarrasser de l’antique disquette 1,44 Mo.
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