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La clé des chants

Le marquage secret des fichiers musicaux élaboré par le consortium industriel SDMI (Secure Digital Music Initiative), pour le compte des majors du disque, devait empêcher la…

Le marquage secret des fichiers musicaux élaboré par le consortium industriel SDMI (Secure Digital Music Initiative), pour le compte des majors du disque, devait empêcher la copie sauvage. Il se voulait même infaillible. Il a été décrypté. Le consortium l’avait bien cherché. Il avait mis au défi les informaticiens du monde de briser ce code prévu pour marquer la musique en circulation sur le Net. A la clé, une récompense de 10 000 dollars pour le Mozart du décryptage qui réussirait à le désactiver. A condition de ne divulguer sa découverte qu’aux seuls techniciens de la SDMI. Un moyen commode d’exploiter à peu de frais et pour sa chapelle la fameuse solidarité du Web. Car cette somme paraît bien dérisoire rapportée aux 60 milliards de francs que devrait générer le marché sécurisé de la musique en ligne en 2005 (*). Seulement voilà, celui qui a trouvé la faille ne correspond pas à l’image de l’adolescent épris de copie pirate et d’argent facile : c’est un professeur en informatique de l’université de Princeton (New Jersey). D’ailleurs Edward Felten, le chercheur en question, ne s’intéresse pas à la récompense : il veut juste partager sa découverte lors du congrès de cryptographie à Pittsburgh. Prise de court, la SMDI est revenue alors à une méthode d’intimidation plus classique : la menace de procès. Incapable de faire face aux frais de justice, le professeur Felten a donc déclaré forfait et annulé sa conférence. Après être partis en guerre contre le partage des fichiers MP3, les industriels du disque s’en prennent désormais à la liberté de la recherche scientifique.(*) Source Jupiter MMXI

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Antoine Besse