L’externalisation de la R&D, c’est le terrain de prédilection de la société de services SII. Ses équipes viennent renforcer celles de ses clients en matière de conception de produits industriels innovants. Avec pour principaux clients Thalès, Sagem ou Renault, les systèmes embarqués et les télécoms constituent ses deux principaux secteurs d’activité. Sans oublier l’électronique numérique et… les systèmes d’information. “Dans un téléphone portable, nous couvrons l’ensemble des technologies mises en ?”uvre ?” traitement du signal, protocole et interface homme- machine”, explique Bernard Huvé, PDG de SII, qu’il a créé en 1979. Et ces activités reposent à 80 % sur l’informatique au sens large. Sur ces marchés récurrents de l’industrie innovante, en forte expansion en France, SII ouvre des brèches en abordant de nouvelles technologies comme l’acoustique, l’optique ou l’aérodynamique.Si SII se classe sans hésiter dans le secteur des sociétés de service, son patron ?” actuellement vice-président du Syntec ?” reconnaît bien volontiers que le fonctionnement et la culture de l’entreprise diffèrent profondément de ceux de la majorité de ses collègues traditionnels. “Nos interlocuteurs chez les clients ne sont pas les mêmes. En effet, nous discutons avec les directions achat, produits ou recherche et développement. Et, surtout, nos ingénieurs s’installent à 90 % chez nos clients, en régie et pour des missions longues”, explique Bernard Huvé. En raison de ces spécificités, il décide en 1992 de mettre son entreprise au diapason qualité ISO 9001 ?” démarche rarissime dans les SSII à cette époque, mais essentielle dans les relations avec des clients industriels exigeants. Et, contrairement à ses homologues ” classiques “, il place au c?”ur du dispositif qualité un ensemble de procédures spécifiques à la gestion des ressources humaines. “Nous apportons un soin particulier au suivi de nos collaborateurs : c’est notre responsable qualité qui en est le garant.” Généralement réalisé par le commercial ou le directeur d’agence, ce suivi ?” point essentiel du sentiment d’appartenance des ingénieurs ?” n’est donc pas laissé au hasard des personnalités.Outre les moyens plus classiques ?” stock options pour tous, réunions d’agence, festivités, etc. ?”, Bernard Huvé refuse d’imposer à ses ingénieurs les traditionnelles clauses de non-concurrence ou de mobilité géographique. Un arsenal de ” satisfaction ” des ingénieurs qui ne cherche donc pas à freiner le turnover : 26 % l’an dernier, 13 % en 2001. Et si Bernard Huvé est bien l’un des rares patrons de SSII à annoncer placidement ces chiffres, c’est qu’il en est plutôt fier : “Pour une SSII, le turnover doit se situer aux alentours de 16 à 17 %. Après huit ou neuf ans d’expérience, il est normal que l’ingénieur veuille se poser chez un client.” Ce sont ainsi plus de 60 % des démissionnaires qui ont franchi le pas chez SII. Un bon moyen pour passer en fixe ?
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