Le 14 mai, les officiers des douanes de Hong Kong saisissaient, lors d’un raid à Mongkok, un quartier populaire où se concentrent des centaines de magasins bon marché, les premiers DVD piratés du dernier opus de la saga Star Wars. Deux jours avant la sortie officielle de la superproduction distribuée par la 20th Century Fox ! Un classique.Une publicité dont se seraient volontiers passées les majors de l’industrie cinématographique américaine. La Motion Picture Association (MPA), défenseur du copyright des studios d’Hollywood au niveau mondial, évalue à 3 milliards de dollars (3,06 milliards d’euros) le manque à gagner dû au piratage en 2001, dont 598 millions dans la seule zone Asie-Pacifique. Les investigations menées l’an passé par les bureaux asiatiques de la MPA ont contribué à l’organisation de 10 000 raids des services douaniers et la saisie de 23 millions de VCD (cassettes) et 4,8 millions de DVD illégaux. Le nombre de VCD illicites dépasse de loin celui des DVD, mais la tendance pourrait s’inverser dans les années à venir.À Hong Kong, la force spéciale de lutte contre le piratage a intercepté quelque 133 000 DVD frauduleux en 2000, 501 000 en 2001 et 304 000 au premier trimestre. Sam Ho Wai-hung, directeur adjoint de la MPA pour l’Asie-Pacifique, avance un argument : “II y a 5 ans, un VCD original coûtait 180 HKD (24 euros). Aujourd’hui, un DVD original, d’une qualité supérieure, se vend autour de 100 HKD.” Sa copie pirate, elle, se négocie quatre fois moins cher.Cette guerre des prix est plus féroce encore en Chine continentale. “La création d’un “master” pour le marché chinois suppose un gros travail de sous-titrage et de doublage, toute une chaîne de fabrication, puis de certifications, qui aboutit à un prix final en magasin de 100 à 200 yuans (12 à 25 euros). Une copie piratée se vend 8 yuans ! Le modèle économique n’est pas viable”, explique Tim Meade, directeur des licences de Columbia Tristar Home Entertainment en Asie. Résultat ? Le studio a préféré stopper la distribution de ses titres sur le continent chinois en attendant de trouver un partenaire local capable de fabriquer les masters à moindre coût.Les autres studios, Buena Vista Home Entertainement pour le groupe Walt Disney, 20th Century Fox et Universal ont décidé eux aussi de retarder la distribution de leurs nouveaux films en DVD. Warner Home Video fait bande à part, négociant avec Pékin une réduction du délai entre les sorties salle et vidéo de ses nouveautés. La stratégie de Warner Home Video freinera-t-elle la production des copies illégales ? Elle ne suffira pas en tout cas à dissuader les pirates de casser les prix.
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