Après le démenti, la guerre sémantique. Hier, le gouvernement chinois avait repoussé en bloc les accusations de piratage de la société Mandiant, qui a désigné une unité spéciale de l’armée populaire responsable d’un grand nombre de cyber-attaques aux Etats-Unis. La presse chinoise s’est maintenant emparée de ce sujet pour le monter en épingle. « On ne peut que se demander la vraie raison d’un tel raffut » s’est interrogé dans un éditorial le quotidien officiel China Daily. « Le rétablissement économique américain prenant du retard, il est logique de penser que Washington se sert de la Chine comme bouc émissaire pour faire oublier à l’opinion publique la mauvaise situation du pays », a avancé le journal.
L’agence de presse Chine nouvelle n’y pas non plus par quatre chemins. « Ça sent l’opération commerciale à plein nez. La prochaine fois, le PDG (de Mandiant) n’aura qu’à dire : Vous voyez ces pirates chinois? Vite, venez acheter notre système de protection! », a-t-elle raillé, avant d’accuser à son tour les cyber-guerriers américains. Selon l’agence d’Etat, les Etats-Unis ont « une capacité sans égale au monde à inventer des cyber-attaques ». L’armée américaine a « développé une force de frappe numérique significative, dont la 780e Brigade des renseignements militaires, qui est une unité spéciale de l’armée régulière chargée de missions informatiques ».
« L’histoire prouvera que ces accusations de piratages informatiques sont sans fondements et ne terniront que la réputation de l’entreprise qui les a fait naître, ainsi que celle des Etats-Unis », a ensuite souligné l’agence, attribuant à la Maison Blanche une « habitude à accuser d’autre nations à partir de fausses preuves ».
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