La Chine montre les crocs. En guise de démonstration de la puissance aérospatiale croissante du pays face aux États-Unis, deux prototypes d’avion de chasse furtifs ont été filmés coup sur coup, jeudi 26 décembre. Ils confirment que le projet d’obtention d’une nouvelle génération d’avion de chasse bombardier, invisible au radar, est à un stade avancé… en plus du développement d’un chasseur polyvalent J-35A, concurrent des F-22 Raptor et F-35 Lightning II.
— Justin Bronk (@Justin_Br0nk) December 26, 2024
— OedoSoldier (@OedoSoldier) December 26, 2024
Justin Bronk, expert en puissance aérienne au sein du groupe de réflexion britannique RUSI, expliquait à Business Insider qu’il est « fascinant que l’Armée de l’air de l’Armée populaire de libération/Parti communiste chinois ait choisi de faire voler ce prototype à la lumière du jour », même si pour lui, ces prototypes ne représentaient pas une sixième génération d’appareils, mais « probablement du projet de bombardier/chasseur d’attaque régional de 5e génération, parfois appelé J/H-XX ».
And now finally also some clearer images of SAC’s 6th gen fighter prototype/demonstrator😮 pic.twitter.com/4gQgwmyMVl
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Some more better-resolution images of CAC‘s 6th generation fighter prototype/demonstrator pic.twitter.com/FzQFyCg7AA
— @Rupprecht_A (@RupprechtDeino) December 26, 2024
Les deux prototypes observés ne possèdent pas la même conception, alors que le premier, dépourvu de stabilisateurs verticaux et avec ses grandes ailes, rappelle le F-117 Nightwalk de l’Armée américaine, lancé dans les années 1980 (utilisé comme un avion d’entraînement depuis 2024). Le prototype chinois est signé par la Chengdu Aerospace Corporation. Le second appareil, filmé en même temps, est une autre vision de la sixième génération de bombardier furtif chinois, conçu cette fois-ci par Shenyang Aircraft Corporation. Les deux pourraient être rivaux dans l’obtention d’un contrat avec Pékin.
Face aux Américains, les conceptions de ces appareils diffèrent en plusieurs points. Par exemple, le prototype de Chengdu Aerospace Corporation emporte avec lui trois réacteurs. L’appareil, qui devait effectuer son premier vol en 2025, doit ensuite être opérationnel dans la flotte chinoise en 2030. D’ici là, il emportera avec lui de nouveaux systèmes d’assistance au pilotage capable de répondre au manque de maniabilité et de stabilité entraînées par le design sans stabilisateur vertical ni de queue.
J-36 confirmed 🥂 https://t.co/RnibjYmmJW pic.twitter.com/PsP12OovIl
— Húrin (@Hurin92) December 26, 2024
En termes d’appellations, les médias locaux tablent pour « J-36 » pour le chasseur de la Chengdu Aircraft Corporation, de quoi intégrer l’appareil dans la famille des JH-XX chinois. Le second, de Shenyang Aircraft Corporation, est plus mystérieux (les images publiées le 26 décembre remonteraient d’ailleurs à un vol plus ancien, datant de la semaine dernière) et les médias s’interrogent encore sur son rôle avec sa conception avec deux moteurs et sa taille réduite.
Le vol du prototype de CAC, celui avec la forme en diamant et l’absence de stabilisateur vertical, a été escorté par un autre chasseur, de type J-20, qui serait lui-même un prototype d’une nouvelle configuration « J-20S », qui n’avait jamais été confirmée auparavant. À l’époque du premier vol du J-20, la Chine avait également choisi la date du 26 décembre pour le dévoiler, jour de l’anniversaire de Mao Zedong, fondateur du Parti communiste chinois et de la République populaire de Chine (RPC).
Pékin garde le silence, mais la sixième génération de chasseur se prépare
Il restera encore à suivre les annonces officielles du gouvernement, resté sous silence jusqu’à présent, même s’il ne semble pas désintéressé par le partage de ces images sur la toile.
En parallèle, s’il s’agit effectivement d’une sixième génération de chasseur, la Chine devra prouver des qualités d’avions polyvalents de ces prototypes, alors que cette dénomination devrait faire référence à un stade ultime d’avancement en termes de supériorité aérienne (représentée par des appareils aux systèmes de calcul avancés, à la portée opérationnelle élargie, la vitesse plus élevée et une charge utile importante).
Aux États-Unis, l’Armée s’appuie aujourd’hui sur le développement du NGAD (Next Generation Air Dominance), un programme devant aboutir sur un appareil de combat de sixième génération. En novembre et en décembre, le programme a été mis en pause pour une révision (notamment du budget).
Lockheed Martin et Boeing seraient les principaux sous-traitants en lice pour un très lucratif contrat, mais pour une question d’économie, l’Armée américaine se voit de plus en plus élargir le rôle de l’actuel B-21 Raider, déjà en production. Son point faible principal : des capacités air-air et un système de défense inadapté. Son alternative serait tout de même plus immédiate et rentable à celle d’un chasseur NGAD.
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