Sans surprise, la Chine s’est éveillée. Alors que la semaine dernière, les Etats-Unis inculpaient cinq officiers de l’armée chinoise pour espionnage, l’ex-Empire du Milieu contre-attaque par la voie de son Centre de recherches sur les médias et Internet.
Se référant à certains des documents fuités par Edward Snowden, le centre déclarait que les autorités chinoises « confirment l’existence d’activités d’écoute dirigées contre la Chine ». Le document communiqué à l’agence Xinhua clame que la Chine est la cible principale de la surveillance des Etats-Unis.
Condamnation morale
« En tant que superpuissance, les Etats-Unis abusent de leur hégémonie politique, économique, militaire et technologique pour surveiller sans scrupule les autres pays, y compris leurs alliés », dénonce le communiqué du Centre de recherches. Le document continue en condamnant ces débordements : « Les opérations d’espionnages des Etats-Unis sont allées bien au-delà de la lutte rationnelle et légale contre le terrorisme. Elles ont révélé le côté obscur de leur recherche égoïste qui renie complètement toute intégrité morale ».
La communication chinoise va même plus loin. Comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises depuis que les deux pays s’accusent l’un l’autre de s’espionner, elle s’érige en parangon de vertus. Ainsi, les opérations de surveillance américaines « violent de manière flagrante les lois internationales, violent sérieusement les droits de l’Homme et menacent sérieusement la cybersécurité mondiale. Elles méritent d’être rejetées et condamnées par le monde entier », poursuit le communiqué officiel chinois. Ce qui en soit est juste…
Pour autant, le Centre de recherches sur les médias et Internet est supervisé par le ministère de l’information chinois et cette communication peut donc être assimilée à une prise de position officielle de l’Etat chinois.
Intérêts économiques
Le long texte met également en exergue les attaques et espionnages dont ont été victimes des géants chinois comme Huawei ou des centres de recherches. Ainsi, Huawei, que les Etats-Unis avaient accusé de disposer des portes dérobées dans ses produits pour permettre l’espionnage des utilisateurs par la Chine, serait régulièrement espionné depuis 2009. Des mails et documents décrivant des produits auraient ainsi été dérobés.
Le ton entre les deux superpuissances demeure très tendu ces derniers jours et le groupe de travail binational sur la cybersécurité, créé par John Kerry en avril 2013, pourrait avoir encore du pain sur la planche, si tant est que les représentants des deux pays se réunissent encore…
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Sources :
The Guardian
Agence Xinhua
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