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La chasse aux indésirables

Les messages non sollicités envahissent toujours plus les boîtes mails et même les téléphones mobiles. Mais il existe des moyens simples de contre-attaquer.

La définition que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) livre sur son site Web est limpide : “ On appelle spam l’envoi répété de courriers électroniques non sollicités, le plus souvent à but commercial, à des personnes dont l’adresse électronique a été captée de façon irrégulière sur des sites Web, des forums de discussion, des annuaires…, et qui n’ont jamais consenti à les recevoir ”. Et la Cnil de préciser : “ l’envoi de spams est interdit par la loi ”. Aussi appelé pourriel, le spam est la plaie des messageries électroniques. Il représente autour de 80 % des messages qui transitent sur le réseau Internet (Symantec, mars 2011).

Ne pas confondre spams et newsletters

Comme le rappelle la Cnil, il faut toutefois faire une distinction. On a trop tendance à estampiller “ spam ” des newsletters que l’internaute a lui-même souscrites, il est vrai de manière plus ou moins consciente, à l’occasion de son inscription sur un site Web, d’un achat chez un cybermarchand ou de sa participation à un concours en ligne. Dans le cas d’une newsletter, la loi est claire : l’internaute doit pouvoir se désabonner de manière simple et gratuite. C’est pourquoi un lien Se désinscrire est prévu au bas du mail. Un clic dessus ouvre une page Web de confirmation du désabonnement. Il est plus ardu de se débarrasser des véritables spams, publicités pour des médicaments, montres à bas prix et autres bonnes affaires qui viennent d’expéditeurs inconnus.

Deux filtres : les logiciels et l’internaute lui-même

Des filtres logiciels existent. Bien que leur rôle se limite à trier les courriels sans éradiquer le phénomène, ils sont de précieux outils. Les logiciels de messagerie électronique comme Windows Live Mail et Thunderbird, les webmails tels Gmail et Laposte.net, y ont recours et classent automatiquement une partie des messages suspects dans un dossier Courrier indésirable.L’internaute peut, lui aussi, participer à la lutte contre le spam. D’un clic sur le bouton prévu dans la fenêtre du logiciel de messagerie ou sur la page du webmail, il peut signaler un pourriel oublié. Les filtres récupèrent ainsi via Internet les remarques des utilisateurs et revoient en permanence leurs règles de tri afin d’améliorer leur efficacité. Les éditeurs et les autorités concernées ont aussi mis en place l’outil Signal-Spam, à télécharger après inscription à l’adresse suivante : www.signal-spam.fr. Créé en 2007, relancé à l’automne dernier, il peine toutefois à trouver sa place. Le spam ne se limite malheureusement plus à l’ordinateur. Il s’attaque désormais aux téléphones mobiles. SMS et même MMS relaient, eux aussi, les publicités indésirables. Si le numéro de l’expéditeur se compose de cinq chiffres commençant par 3, 4, 5, 6, 7, ou 8, il suffit de répondre “ STOP ” par SMS pour interrompre les messages commerciaux de l’entreprise expéditrice.

Identifier les spams par SMS-MMS

De mystérieux SMS, quant à eux, invitent à appeler des numéros tout aussi étranges. Exemple : “ Je n’arrive pas à te joindre, téléphone-moi de toute urgence au 08 9xxxxxxx ”. Le numéro à appeler est en réalité un numéro surtaxé. Ne pas le composer ou gare à la facture ! On peut en revanche le dénoncer auprès du 33700, un numéro spécial que les opérateurs ont mis en place (www.33700-spam-sms.fr). La manip est à effectuer en deux temps : d’abord faire suivre le spam au 33700, puis envoyer, toujours au 33700, un SMS avec le numéro d’expédition du spam. Un SMS confirme alors que tous les éléments ont été reçus.Dernière évolution actuelle : le spam vocal. Cette fois, le mobile sonne peu de temps, impossible de décrocher. Le message vocal laissé sur le répondeur invite alors à rappeler un numéro, lequel s’avère surtaxé lui aussi.

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Olivier Lapirot