Maintenant que les SSII considèrent la gestion de portefeuilles boursiers comme un service en ligne, la concurrence y est exacerbée. Le courtage via le web dorénavant en difficulté, la recomposition du secteur devient évidente. Et cela au profit des grandes banques nationales ou européennes. Elles ont en effet tardé à comprendre que le web leur avait fait perdre, non pas vraiment des clients, mais surtout des revenus annexes. Elles cherchent, désormais, à reconquérir les “infidèles”, vendant du courtage ou de l’information en ligne.Et pour ramener plus vite au bercail les brebis égarées, le mieux est de les racheter. La période s’y prête : l’euphorie des années 1999 et 2000 s’est dissipée ; le nombre des transactions s’est réduit ; l’encours moyen a chuté de près de 30 % ; et le nombre d’opérations par compte est tombé (voir infographie). Pour la cinquantaine de petits cybercourtiers en mal de capital-risqueurs, l’hécatombe est prévisible : ils n’ont de valeur que par l’importance de leurs clients.
Fimatex ouvre le bal en rachetant Boursorama
Les cinq plus grands acteurs, déjà liés à des banques, sont Fimatex (Société Générale), e-Cortal (BNP Paribas), Self Trade (DAB Bank), Consors (SchmidtBank), et Line Bourse (Banques Populaires). Ils concentrent déjà 77 % du marché. Et ils entendent bien consolider leur avance.Fimatex a lancé le coup d’envoi de la chasse dès le mois d’avril. Pour 44 millions d’euros, le courtier en ligne de la Société Générale, qui gère cent cinq mille comptes, s’est offert Boursorama ?” leader de l’information boursière sur internet ?” et ses 850 000 membres. La suite concerne la concentration des poids lourds. Début mai, BNP Paribas rachetait pour 485 millions d’euros l’Allemand Consors et ses 566 000 comptes pour les donner à sa filiale Cortal. Qui seront les suivants ? Certains, comme iBourse (filiale de Bipop), Comdirect (de l’assureur CGU) ou Bourse Direct (Natexis), risquent d’être consolidés en interne. Les autres ?” tels Clic Trade, Starfinance, Blue Bourse ou Mes Actions, détenus par des courtiers classiques ?” auront bien du mal à traverser la tempête, qui sannonce rude.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.