Les fauves sont lâchés. Le 11 mai, à 9 heures précises, tous les robots des sociétés d’enregistrement vont déverser leur demande de réservation pour des
noms de domaine se terminant par ‘ .fr ‘ ou ‘ .re ‘ (Ile de la Réunion). La cible : le serveur de l’Afnic, l’association française qui a la haute main sur l’attribution de ces noms de domaine.Jusque-là, il n’était possible d’obtenir un .fr que s’il correspondait à une raison sociale (par exemple, auchan.fr pour le groupe Auchan) ou à une marque. Des limitations très strictes
qui viennent d’être levées, au moins en partie. En effet, pourront, en particulier, soumettre une adresse dès mardi, les professionnels titulaires de marques déposées, les sociétés
dûment inscrites au Registre national du commerce, les associations immatriculées à l’Insee, les professions libérales, les artisans, les collectivités locales.Avec, dorénavant, la possibilité de déposer le nom de domaine de leur choix, et non plus un nom de domaine obligatoirement lié à leur nom ou à leurs marques. Les vérifications ne se feront plus qua
posteriori.Certains devront toutefois patienter un peu. Pour cette première journée, seuls les sites commençant par des chiffres ou par les deux premières lettres de l’alphabet auront le droit de tenter leur chance. Mercredi 12 mai,
l’association acceptera en plus les soumissions relevant de domaines débutant par ‘ c, d, e ou f ‘. Jeudi, sera le top départ pour les noms compris entre ‘ g et n ‘. Et vendredi, la porte
sera grande ouverte.Cela promet une sacrée pagaille et risque fortement de saturer le serveur d’enregistrement. L’Afnic affirme néanmoins avoir mis en place une solide file d’attente qui stockera les demandes en file indienne, en
fonction de leur heure d’arrivée. Bref, si deux sociétés tentent d’enregistrer le même nom de domaine le même jour, la gagnante sera celle qui aura eu la chance d’arriver la première.
Trente soumissions par seconde
Autant dire que les bureaux d’enregistrement accrédités par l’Afnic pour lui soumettre des demandes vont se retrouver en première ligne. ‘ Nous avons conçu des robots capables de soumettre trente
noms par seconde, explique Stéphane Van Gelder, de la société Indomco, et rédacteur en chef de la lettre spécialisée Domaines.info. Depuis l’annonce de l’ouverture du .fr, un système de
préenregistrement avait été mis en place et tous les noms sont désormais chargés, prêts à alimenter le serveur de l’Afnic. ‘Prévu de longue date, l’événement a néanmoins pris de court certaines entreprises. ‘ La semaine dernière, certaines d’entre elles ont déposé en catastrophe des noms de marques auprès de l’INPI
et nous ont demandé dans la journée de les préinscrire pour le jour J ‘, complète Stéphane Van Gelder.Ce n’est que début 2005 que tous les autres demandeurs ?” et notamment les particuliers ?” pourront concourir. On ne verra donc pas tout de suite des individus tenter de s’approprier des noms oubliés
par les maisons mère. De quoi éviter la mésaventure d’un grand groupe comme France Télévisions, qui a vu passer sous son nez www.france3.com et www.france2.com. Le coréen
Segwon Kim détient en effet ces deux adresses depuis mars 2001 et s’est empressé d’y mettre un site pornographique.
Lille.fr encore libre
Pour autant, ces précautions n’ont pas fait taire les craintes. Ainsi Michel Mercier, président du groupe centriste au Sénat, s’est-il inquiété mercredi 5 mai du risque de voir les collectivités locales dépossédées de
leur nom par des sociétés commerciales. Il en a appelé au gouvernement, qui pour l’instant reste silencieux.Il faudra donc s’en tenir aux deux procédures de conciliation mises en place par l’Afnic pour traiter les litiges. Comme celui qui risque de se produire si la mairie de Lille ne se dépêche pas de déposer
www.lille.fr.
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