2023 ne devrait pas être une année de tout repos pour Tesla. Après l’avoir laissé essuyer les plâtres du marché de l’électrique, les constructeurs traditionnels ont décidé de lui faire la peau.
En effet, si la plupart d’entre eux ont misé sur de bons gros SUV pour leurs premiers véhicules 100% électriques, l’heure semble venue d’aller chercher le constructeur californien sur son terrain de prédilection, celui des berlines.
Alors que la Model S et la Model 3 semblaient intouchables jusqu’ici, les nouvelles productions de Mercedes, Volkswagen et de quelques constructeurs chinois aux dents longues pourraient rebattre les cartes. La chasse à Tesla a déjà débuté nous direz-vous ? Certes, Audi avec l’e-tron RS, Mercedes avec l’EQS et Porsche avec son Taycan ont déjà porté les premières banderilles, mais nous parlons là de voitures de luxe, dont le prix dépasse allègrement les 100 000 euros. La nouvelle génération de berlines, celle qui devrait prendre la route fin 2022 et en 2023, aura, en plus de ses qualités intrinsèques, l’avantage de concurrencer les Tesla sur l’aspect tarifaire. D’autant que, depuis quelques semaines, Tesla n’a plus le bénéfice d’un prix particulièrement attractif. Maintenant que la petite berline n’est plus éligible au bonus écologique à temps plein, son tarif de 53 490 euros la rend plus vulnérable.
Voici donc les cinq modèles de berlines électriques les mieux armés pour taquiner la Tesla Model 3 :
Mercedes EQE : le petit frère de l’EQS joue la carte du luxe
Difficile de trouver plus méthodique que la marque à l’étoile dans sa stratégie électrique. Après avoir concentré ses efforts dans son modèle le plus premium, l’EQS, Mercedes opte pour le ruissellement et convertit le reste de sa gamme à l’électrique. À ce titre, l’EQE a tout d’un mini EQS, en matière de taille certes, mais aussi de performances.
Mieux encore, la classe E électrique a tous les arguments pour aller chasser sur les terres de Tesla et bien plus encore. Avec un agrément de conduite signature des berlines de Mercedes, un niveau de finition supérieur à Tesla, l’un des meilleurs systèmes d’infodivertissement du marché et près de 700 km d’autonomie, l’EQE cumule les points forts. Son prix, en revanche, la rapproche davantage de la Model S que de la Model A, ce qui pourrait pousser certains futurs acheteurs à attendre une version électrique de la classe C (qui ne sera malheureusement pas l’excellent concept EQXX).
Son principal point fort : une mini EQS
Sa plus grande faiblesse : son prix (79 300 euros)
Potentiel de nuisance pour Tesla : 8/10
Ioniq 6 : la rivale la plus sérieuse ?
Et si c’était elle la plus sérieuse concurrente à la Model 3 ? Voilà quelque temps déjà que la berline électrique de Hyundai fait parler d’elle. Avant même son officialisation fin juin, elle faisait figure d’épouvantail pour la Model 3. Depuis que son constructeur a dévoilé son design et ses caractéristiques techniques, la rivalité n’apparaît que plus évidente. Avec son moteur de 239 kW (325 ch), son couple de 605 Nm et son 0 à 100 km/h en 5,1 secondes, elle s’annonce plus performante que la Tesla Model 3 propulsion (6,1 secondes). Elle devrait aussi la dépasser en matière d’autonomie. En effet, avec son impressionnant coefficient de trainée (Cx de 0,21) et sa batterie de 77 kWh, la Ioniq 6 vise au-delà des 600 km parcourus en une seule charge. C’est là encore 100 km de mieux que l’entrée de gamme chez Tesla. Et que dire de la capacité de recharge rapide. La Ioniq 6 peut supporter des charges de 400 V et de 800 V. Avec une borne de 350 kW, la batterie passe de 10 à 80% en 18 minutes seulement. C’est simple, pour pouvoir rivaliser chez Tesla, il faut regarder du côté de la version Grande Autonomie, la plus proche en matière de caractéristiques techniques. Celle-ci est vendue 62 490 euros, tout de même.
Il n’y a évidemment pas encore de prix annoncés côté Hyundai pour cette berline électrique, mais dans la mesure où un Ioniq 5 se négocie à partir de 46 500 euros, on imagine mal le Coréen aller au-delà de ce niveau de prix. De fait, la Ioniq 6 apparaît d’ores et déjà comme le rival le plus sérieux à la Model 3.
Son principal point fort : rapport qualité/prix
Sa plus grande faiblesse : aucune
Potentiel de nuisance pour Tesla : 10/10
Volkswagen Aero/ID.7 : la familiale s’électrise
Nous en savons déjà beaucoup sur la future berline de Volkswagen. Et pourtant, la présentation officielle du concept Aero n’a eu lieu qu’en juin dernier. La première berline 100% électrique de Volkswagen semble parée pour accoucher d’une Passat ! En effet, l’ID. Aero qui sera probablement renommée ID.7 lors de sa commercialisation. De fait, en considérant ses mensurations, la berline électrique allemande pourrait davantage être mise en opposition à la Tesla Model S. C’est son positionnement tarifaire qui risque de la confronter à l’entrée de gamme de Tesla (probablement dans sa finition Performance).
En effet, l’ID.7 aura l’avantage de reprendre une architecture déjà bien connue du groupe VW, la fameuse MEB dont elle repoussera les limites au maximum. Ainsi, les parties moteur et batterie ne devraient réserver que peu de surprises (le bloc de 77 kWh pourrait être le seul de la partie). En revanche, le travail des ingénieurs de VW semble s’être concentré sur la consommation du véhicule. Celui-ci revendique déjà 620 km d’autonomie, une performance très intéressante qu’il obtient grâce à son coefficient de trainée de 0,23. Aérodynamique, efficiente et sans doute moins chère que les autres berlines électriques allemandes, l’ID.7 a tout d’un sérieux challenger.
Son principal point fort : un ensemble très cohérent
Sa plus grande faiblesse : sa plate-forme qui commence à dater
Potentiel de nuisance pour Tesla : 7/10
NIO ET7 : le challenger surprise
Dans cette liste de prétendants, NIO est sans doute le moins connu des cinq, mais pas le moins ambitieux. Le constructeur chinois vient de débarquer en Europe, plus précisément en Norvège et devrait s’étendre sur le Vieux continent dans les prochains mois. Son modèle de lancement de ce côté-ci du globe, c’est l’ET7 une berline électrique au rapport qualité/prix détonnant.
En effet, pour 3 500 euros de plus que l’entrée de gamme chez Tesla, l’ET7 propose une fiche technique… digne de la Model S. Moteur de 480 kW (653 ch), couple de 850 Nm et batterie allant de 75 kWh à 150 kWh, pour un minimum de 550 km d’autonomie… la berline électrique chinoise ne manque clairement pas d’arguments. Finalement, le seul point faible de l’ET7 est le manque de référence de NIO dans nos contrées. C’est sans doute ce qui risque de la pénaliser dans son match face à Tesla. À moins que le rapport qualité/prix ne finisse par convaincre les sceptiques.
Son principal point fort : son prix
Sa plus grande faiblesse : inconnu du grand public
Potentiel de nuisance pour Tesla : 7/10
Audi A6 e-tron : un style unique
Après avoir multiplié plus que de raison le nombre de SUV 100% électriques dans son catalogue, Audi s’attaque enfin aux berlines. La marque aux anneaux a pris son temps, mais sa première livrée, avec l’A6, devrait valoir son pesant de cacahouètes. Développée sur la nouvelle plate-forme du groupe, PPE, comme la Porsche Macan, elle s’appuie sur une technologie 800 V qui l’autoriserait à passer de 10 à 80% de batterie en moins de 20 minutes.
En plus de solides arguments techniques, l’Audi A6 e-tron pourra aussi compter sur un style particulièrement travaillé, en rupture avec sa version thermique. Enfin, si la berline électrique d’Audi dans sa déclinaison classique devait être trop tendre pour s’attaquer à Tesla, elle pourrait compter sur des renforts solides dans les mois qui suivent sa commercialisation avec une déclinaison en break et une version sportive, la RS. L’Audi A6 e-tron est prévue dans le courant de 2023, sans plus de précisions.
Son principal point fort : sa sportivité
Sa plus grande faiblesse : son arrivée très tardive sur le marché
Potentiel de nuisance pour Tesla : 8/10
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