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La charte sociale de Steria à l’épreuve de la hotline de Manpower

L’ensemble des bonnes pratiques en matière de reprise de personnel défini par la SSII trouve une application avec six assistants utilisateurs de la société d’intérim.

A la mi-octobre, l’an dernier, Stéria se dotait d’une
charte sociale pour accompagner la reprise de personnel qu’elle effectuait dans le cadre de l’externalisation du service informatique d’une société cliente. Une liste de bonnes
intentions qui s’ajoutaient aux dispositions légales déjà existantes. Le texte vient de trouver sa première application pratique avec la reprise par Steria du service d’assistance aux utilisateurs de Manpower, soit six personnes.Les premiers contacts entre les deux sociétés datent d’ailleurs de la création de la charte, même si cette dernière n’a pas été conçue expressément pour cette opération. ‘ La charte s’inscrit dans notre
méthodologie ‘,
résume un porte-parole de la SSII. C’est-à-dire un audit social suivi d’entretiens individuels entre les salariés repris et leurs futurs managers chez Steria, avant de passer au transfert en lui-même.
‘ Les six salariés ont été invités à la journée d’intégration avec les nouveaux embauchés. ‘La charte est également censée leur permettre de conserver les acquis obtenus auprès de leur précédent employeur. Au moment de la reprise, l’un des salariés suivait une formation pour devenir ingénieur réseau. Un stage à l’étranger
était prévu. Steria l’a alors envoyé quatre mois dans ses bureaux au Royaume-Uni.

Les syndicats partagés sur les bienfaits de la charte

Un autre a passé un bilan de compétences pour connaître ses capacités d’évolution chez Steria. Selon Manpower, ces six salariés ont également pu garder une mutuelle complémentaire comme avant.La reprise de personnel est cependant déjà encadrée par l’article 122-12 du code du travail, pour les aspects individuels, et l’article L132-8, qui gère le statut social de l’entreprise. Mais, selon Steria, la charte
serait plus pragmatique : ‘ L’article 122-12 traite des questions liées au contrat de travail. Mais qu’il s’agisse de six, dix ou cent cinquante personnes, il dit la même chose. Il est une réponse minimum à la
problématique de l’externalisation. Il ne suffit pas à lever les craintes et les doutes éprouvés par les salariés à l’annonce d’une telle opération. ‘
Du côté des syndicats, les avis sont partagés. La CGT Manpower se dit hostile à la démarche de la charte sociale, pour laquelle elle naurait pas été consultée. La CFTC, elle, est satisfaite des avantages conservés par les six salariés,
comme de pouvoir travailler à proximité de leur domicile ou de garder le même nombre de jours de RTT chez Steria. Sans nier cependant que le premier mois de leur intégration a été difficile.

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Arnaud Devillard