L’Etat et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) viennent de reconduire leur partenariat sur les cinq prochaines années. La CDC s’est engagée à investir 150 millions d’euros par an dans le financement des entreprises
innovantes et les PME régionales.‘ Nous allons d’une part consolider les fonds existants en essayant de gommer la frontière entre l’amorçage et les tours de financement suivants. D’autre part, nous allons créer de nouveaux
fonds. En effet, de nombreux fonds d’amorçage arrivent à terme. Il faut déjà penser aux structures pouvant prendre le relais. Il pourra aussi bien s’agir de fonds de fonds [structure investissant dans plusieurs fonds, NDLR] que
de fonds sectoriels ‘, explique un porte-parole de la CDC-PME. La société de gestion Emertec, dans laquelle la CDC PME a investi, travaille ainsi depuis plus d’un an à la levée d’un nouveau fonds destiné
aux nanotechnologies et à la microélectronique.Le renouvellement de cette convention ne modifie pas le modus operandi de la CDC. La CDC PME participe depuis longtemps au financement de fonds régionaux ou sectoriels quand
l’initiative privée est défaillante. En 10 ans, 53 sociétés de capital-investissement et 60 fonds commun de placement à risque ont bénéficié de ce programme créé à
l’initiative d’Edmond Alphandery, alors ministre de l’Economie. Depuis 2000, et la fin de la bulle Internet, elle soutient donc les entreprises innovantes au moyen de différents fonds comme Trinova II ou SPEF e-Fund. Mais ce mode opératoire est un
peu compliqué aux yeux des porteurs de projets et de leurs accompagnateurs.‘ Ce nouveau budget est une bonne chose. Mais le financement des entreprises innovantes va encore se faire au travers de structures régionales, dirigées par des personnes au profil
institutionnel ou bancaire. Elles reproduisent le fonctionnement d’un financier qui cherche à garantir son investissement en fonction de données comme l’antériorité client qui n’existent pas en
amorçage ‘, développe Jean-Michel Halm, directeur adjoint de la technopôle de l’Aube ou une quarantaine de sociétés innovantes ont été créées. ‘ 72 heures suffisent pour savoir si
un projet mérite qu’on le soutienne ou non ‘ poursuit-il. Une durée que les entreprises innovantes sont loin de connaître aujourd’hui puisqu’elles bouclent leur financement entre 5 et 12 mois.Pour Jean-Michel Halm, la solution consisterait à ‘ laisser une part plus importante aux chefs d’entreprise qui désirent prendre part au développement du
territoire. ‘ C’est le cas dans son département. Des entrepreneurs ont crée une structure de capital-risque baptisée Aube Investissement. Celle-ci investit dans les entreprises innovantes en complément de
la structure régionale Champagne-Ardenne Croissance.Encore faut-il trouver des chefs d’entreprise désireux d’investir dans l’amorçage… Peu de business-angels semblent en effet avoir été convaincus par les
sociétés de capital-risque unipersonnelles (SCRU) qui étaient censées doper linvestissement privé.
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