Après cinq ans d’attente, voilà le nouvel opus du plus prospère des jeux PC. Dépouillé des extensions, les Sims 3 pose les fondations d’un édifice qui s’annonce juteux pour l’éditeur
Créés par le génial Will Wright, le créateur de Sim City, Les Sims ont connu un véritable engouement dès leur lancement en 2000, malgré un manque flagrant d’intérêt à long terme. Il s’agissait alors simplement de créer un ou plusieurs personnages, et de veiller à leur bien-être. Les Sims ne vieillissaient pas, ne possédaient ni désir ni ambition… Autant de manques qui seront comblés en 2004 avec Les Sims 2. Le succès est colossal et Electronic Arts, en habile financier, entretient l’intérêt des fans durant presque cinq ans en appliquant une recette éprouvée avec la première version : le lancement régulier de disques additionnels. Ces mises à jour, vendues en moyenne 30 euros chacune, enrichissent petit à petit l’univers pour le rendre de plus en plus réaliste et attrayant : possibilité d’élever un animal domestique, gestion du climat et des saisons… EA va même plus loin en proposant régulièrement des kits d’extension payants, incluant de nouveaux objets ou tenues vestimentaires. Deux d’entre eux seront exclusivement consacrés à une marque : H&M pour les vêtements et Ikea pour le mobilier.
Mises à jour payantes
En 2008, EA annonce que les ventes des Sims sur PC ont dépassé les 100 millions d’exemplaires depuis le lancement du premier volet, ce qui en fait – et de loin – le plus gros succès de toute l’histoire du jeu vidéo. Une réussite due en grande partie au fait que les Sims séduisent tous les publics, les femmes représentant 65 % des joueurs. Autant dire que la nouvelle version est attendue avec beaucoup d’impatience par les millions de fans, qui guettent depuis déjà un an la moindre annonce ou vidéo, la plus petite capture d’écran dévoilées par l’éditeur. Ce qui surprend le plus dans les forums, c’est l’enthousiasme et l’optimisme inébranlable dont les passionnés font preuve, alors même qu’ils savent déjà que cet opus sera marqué par de très nombreuses lacunes savamment orchestrées par l’éditeur. Les Sims 2 proposaient trois quartiers d’habitation, la nouvelle version n’en intègre que deux, dont une à télécharger après s’être inscrit sur le site officiel. Les animaux domestiques, la gestion du climat ? Disparus… jusqu’au lancement des programmes additionnels. Le mobilier ? Ratiboisé. Mais pas d’inquiétude, vous pourrez acheter sur le Web tous les objets qui font défaut pour transformer votre nouvelle maison en un nid douillet. Voici le seul jeu qui supprime une partie du contenu de la précédente version, pour le rajouter par la suite sous forme de mises à jour payantes.Mais ne boudons pas notre plaisir : ce nouvel opus, sans être révolutionnaire, apporte de réelles améliorations. Surtout, il corrige les défauts les plus agaçants des Sims 2, simplifiant du même coup la gestion simultanée de différents personnages. Par exemple, si vous créez plusieurs foyers, les habitants vivront leur vie et vieilliront, même si vous ne vous en occupez pas. De même, la prise en main est facilitée par des didacticiels qui s’affichent dès que vous entre-prenez une action. Mais la seule véritable innovation concerne l’apparition de l’atelier de création de films : réaliser des courts métrages mettant en scène les Sims dans leur environnement. Si la fonction n’avait pas rencontré le succès dans le jeu The Movies, il pourrait en être autrement avec les millions de membres de la communauté Sims.