La future carte d’identité française, votée le 27 mars dernier, sera peut-être biométrique. Elle contiendrait alors, sous forme numérique, des informations sur la taille, la couleur des yeux, les empreintes digitales et la photographie de son possesseur. Comme les passeports en vigueur depuis 2009.
Moyen d’identifier des personnes de façon automatique qui relève du domaine de la statistique, la biométrie n’est pas une science exacte. Elle n’exclut pas une marge d’erreurs et les données biométriques ne sont pas révocables. C’est-à-dire que vous ne pouvez pas les modifier comme un simple mot de passe. Or, il est très facile de récupérer l’empreinte de quelqu’un à son insu, de la reproduire, et donc de se faire passer pour un autre.
La conservation des données biométriques soulève également des questions. Elles sont stockées, dans les documents d’identité, sur une puce RFID sécurisée. Mais dans quelques rares pays occidentaux comme la France, elles sont aussi centralisées dans un fichier : TES (titres électroniques sécurisés) géré par le ministère de l’Intérieur. Pour la Cnil et de nombreuses associations de défense des libertés, ce fichier constitue une violation de la vie privée.
Malgré ces controverses, la biométrie est en vogue depuis le milieu des années 1990. Simple d’usage, elle répond aux besoins croissants des Etats de pouvoir authentifier l’identité de ses ressortissants. La lutte contre le terrorisme après le 11-Septembre a encouragé encore davantage son recours.
Mais les adversaires veillent. L’ancien ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, l’a appris à ses dépens. Il souhaitait que la base de données TES soit exploitée à des fins policières pour en faire une sorte de « fichier des honnêtes gens ». Un projet censuré par le Conseil constitutionnel au mois de mars dernier. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’interroge encore sur la mise en place de cette nouvelle carte d’identité biométrique.
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