Les opérateurs français alternatifs de télécoms (neuf-Cegetel, Free, Colt…) ont effectué leur rentrée mercredi 31 août, en étant reçus par le ministre délégué à l’Industrie, François Loos, et le ministre délégué à l’Aménagement
du territoire, Christian Estrosi, à l’origine de la réunion.Le but de la rencontre était de faire le point sur l’extension du haut-débit en France, pour les particuliers comme pour les entreprises, à l’heure où un tiers des foyers nationaux ?” 8 millions ?” bénéficient
de l’Internet rapide (dont 94 % via l’ADSL). L’Hexagone est réputé être aujourd’hui le pays le plus dynamique en Europe en matière de haut-débit, avec un ADSL à un prix abordable et objet d’innovations (télévision par Internet, voix sur
IP…).Les deux ministres ont émis le souhait que ‘ toutes les opportunités soient utilisées pour remplir les objectifs affichés [à savoir] d’ici à 2007, une couverture en haut-débit pour 80 % des habitants de
chaque commune, ainsi que, pour les communes isolées, le raccordement en haut-débit au moins pour la mairie et un autre point (école, commerce…) accessible au public ‘.François Loos et Christian Estrosi ont notamment invité les opérateurs, ‘ dans le cadre de l’attribution prochaine des fréquences BLR-WiMAX, à présenter des offres intégrant une couverture [géographique] aussi
extensive que possible ‘. La procédure de
délivrance des licences WiMAX
?” le haut-débit sans fil de longue portée ?” s’achèvera à l’été 2006, avec, comme critère d’attribution principal, la contribution
du projet au développement du territoire.Les opérateurs alternatifs ont profité de l’occasion pour redemander la levée de freins au développement du haut-débit, tels
les tarifs du dégroupage total, ou la mise à disposition de certaines infrastructures de France Télécom, comme la fibre optique.
‘ L’Etat nie son rôle d’aménageur du territoire ‘
Pour les opérateurs de télécoms, la condition du déploiement du haut-débit ne se situe pas tant au niveau des technologies d’accès ?” ADSL, WiMAX ?” que des réseaux de collecte au niveau départemental ou régional. Si
les projets se multiplient, notamment depuis que la loi autorise les collectivités locales à devenir, sous certaines conditions, opérateurs d’infrastructures,
la question du financement reste cruciale pour des régions qui ne disposent pas toujours des finances nécessaires. Seule une intervention publique forte permettra de promouvoir l’équité territoriale et sociale. Tous les pays développés, y compris les plus libéraux (Royaume-Uni, Corée, Etats-Unis) l’ont compris :
les pouvoirs publics y interviennent massivement sur les infrastructures haut-débit dès lors que le marché est défaillant ‘, notait l’Association des régions de France (ARF)
dans un rapport de mars dernier.Selon l’ARF, l’Etat est directement responsable de la fracture numérique actuelle, ainsi que de l’existence des zones blanches (sans haut-débit) et de zones grises (monopole de France Télécom sur le haut-débit). Pour l’ARF,
‘ il récuse son rôle d’actionnaire public en n’incitant pas France Télécom à partager ses infrastructures de fibres optiques pourtant abondantes ‘. D’autant ‘ qu’on
vient de l’imposer à neuf telecom et Cegetel comme
condition de leur fusion ‘, indique une porte-parole de lAfors Télécom, association qui regroupe plusieurs opérateurs concurrents de France Télécom.
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