Un américain sur deux possède un portefeuille boursier contre à peine 15% de la population en France. Warren Buffet, le célèbre investisseur milliardaire américain, précisait : “Si j’étais professeur de finance dans une école de commerce, je m’amuserais à demander un devoir sur table : “Comment valorisez-vous les sociétés Internet?”. Et je recalerais tous ceux qui ne m’auraient pas rendu une feuille blanche.” Cette petite phrase a servi de base de réflexion à une petite équipe d’étudiants de Stanford, sous la direction du professeur Zuckerman, qui se sont livrés à une enquête auprès d’une vingtaine de personnes dans les milieux des analystes spécialisés et des compagnies Internet cotées aux Etats-Unis.
Tout d’abord, Internet est l’endroit où un certain nombre d’analystes américains ont pu rapidement se “faire un nom”, alors que cela prend des années dans les secteurs traditionnels de l’industrie. L’exemple de Marie Meeker, chez Morgan Stanley, est typique et bien connu. Pour l’entreprise, le jeu est de choisir le bon analyste et la bonne banque pour son entrée en Bourse.
“C’est la manière dont on construit sa crédibilité qui compte”, précise un chef d’entreprise. La psychologie joue là un rôle bien plus important que les métriques financières. A la compagnie, donc, de créer l’étalon qui conviendra aux analystes et, dans le monde Internet, les possibilités sont vastes. L’analyste joue lui aussi à la roulette psychologique. En décidant de “couvrir” une société, il joue sa place et sa capacité d’influencer le marché. Il donne aussi du crédit à une métrique d’évaluation essentiellement basée sur une profitabilité future. C’est pour cette raison que le ratio de P/E (bénéfice par action) a perdu la valeur qu’on lui connaissait il y a cinq ans. L’étude conclut que l’offre et la demande sont aujourd’hui les principaux facteurs de la volatilité sur les marchés, et que la valorisation des sociétés Internet se base sur des modèles économiques en flux – rarement prédictifs – davantage que sur des évaluations à long terme. Communiquer et convaincre sont, enfin, les deux mamelles d’une bonne valorisation. Alcatel peut être cité comme une référence de ce point de vue… américain.
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