On en sait désormais beaucoup plus sur l’arrivée de Netflix en France. Avec de petites déceptions, notamment sur la disponibilité des films qui respectera le délai imposé en France aux services de SVOD (3 ans !)… et cela même si le géant californien émettra son service français depuis les Pays-Bas. Mais Netflix a aussi ses secrets de fabrication. Comme un algorithme, très particulier, qui a piqué notre curiosité.
Vous êtes devant votre télé, rien de génial sur les chaînes. Ce soir, vous allez zapper sur votre service de VOD. L’expérience commence souvent comme ça. On ne sait pas ce qu’on veut exactement, on va se laisser guider… La clé pour les services de vidéo à la demande c’est donc de mettre en avant le contenu le plus susceptible de vous plaire. S’il tombe à côté, c’est perdu. Il est à peu près certain que vous n’irez pas fouiller bien loin dans l’offre disponible. Et plus le catalogue est conséquent, plus l’art de la recommandation est important. Netflix l’a travaillé avec minutie. Il peut ainsi clamer haut et fort que s’il est le meilleur, c’est parce qu’il a les contenus… et les algorithmes de recommandation !
Spideo sur CanalPlay, un outil de recommandation très similaire à celui de Netlfix
Attention, un algorithme, c’est toujours un peu secret. Nous en avons découvert toutefois les principaux ingrédients. D’abord, l’approche. Pour Netflix, une bonne recommandation c’est loin de ressembler à ce que propose Amazon, par exemple. Chez le cybermarchand, la recommandation après un premier achat se base sur une approche purement statistique. L’algorithme d’Amazon joue sur les probabilités, en fonction des parcours d’achats et des consultations des internautes. Il n’analyse pas le produit en lui-même.
Netflix, au contraire, produit un important travail sur l’analyse des contenus. Ce qui lui permet de faire des recoupements particulièrement pertinents, entre vos sélections (qui aident à percevoir vos affinités culturelles) et les oeuvres (qui ont chacune aussi leur propre identité).
La bonne nouvelle, c’est qu’en France, on peut déjà se rendre compte de la qualité de cet algorithme, puisqu’une start-up française, Spideo, a adopté la même démarche. Gabriel Mandelbaum, co-fondateur de Spidéo, nous en a même révélé la recette !
Ici, chaque film et programme TV est analysé par un robot et un homme : les deux travaillent main dans la main pour lui attribuer des caractéristiques concrètes (est-ce un film dans lequel il y a des “voitures”, des “animaux”… ) et données émotionnelles (ce film fait-il pleurer, rire… ). Ainsi, chaque oeuvre a une empreinte sémantique qui est lui propre. Et même unique, tellement l’approche est précise, un peu comme des empreintes digitales.
L’algorithme de recommandation se base du coup sur les caractéristiques du contenu en lui-même et affine son travail en fonction du parcours de l’utilisateur. Ce qui offre au final des suggestions personnalisées, très fines.
Spideo a déjà quelques beaux contrats dans le monde, dont un en France avec CanalPlay. Pour Canal+, c’est clairement l’opportunité de contrer Netflix avant son arrivée en France en utilisant les mêmes armes : contenu et algorithme de recommandation efficace. Vous avez deux façons de vérifier si cet outil vous va bien. Soit en utilisant le service de SVOD CanalPlay, soit en téléchargeant directement l’appli iPad de Spideo.
A lire aussi : notre dossier sur l’arrivée de Netflix
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