La bonne santé du jeu vidéo français en 2022

L’industrie du jeu vidéo dans son ensemble vit une année 2023 paradoxale : d’un côté, les joueurs ont rarement eu autant de jeux de qualité à pratiquer sur consoles et PC. Mais de l’autre, les effectifs du secteur subissent une véritable saignée. Pour ce qui concerne la filière française, il faudra attendre encore un peu avant d’avoir une image claire de la situation de 2023. En revanche, pour l’an dernier le baromètre annuel du SNJV dépeint un paysage bien dégagé.

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Production soutenue de jeux

Le syndicat national du jeu vidéo a mis en ligne son baromètre annuel pour 2022. 776 titres ont été commercialisés l’an dernier, un volume stable par rapport à 2021. Par contre, le nombre de jeux en développement a reculé de 7 %, avec 1 257 jeux en production. 42 titres utilisant la blockchain : 7 % des studios s’appuyaient sur cette technologie l’an dernier ! C’est 3 points de plus qu’en 2021 (y en aura-t-il autant en 2023 ?).

Près de 4 jeux sur 10 développés en France sont des titres indépendants (39 % précisément). 18 % sont des jeux AA, près de 14 % des jeux « casual » (sur smartphone notamment). Pas de grande révélation concernant les modèles économiques : plus de 37 % des jeux français de 2022 sont payants à l’achat sans contenu additionnel ; un cinquième d’entre eux combinent l’achat et les contenus additionnels. 17 % sont gratuits, avec des achats additionnels.

Le PC est toujours la plateforme de prédilection des studios français (33,5 %), suivis par les consoles de salon (22,8 %) et les smartphones (16,1 %). Le SNJV se réjouit de voir que deux titres français ont été nommés dans la catégorie « Jeu de l’année » aux Game Awards en fin d’année dernière : Stray (Blue Twelve Studio, à Montpellier) et A Plague Tale: Requiem (Asobo, à Bordeaux).

En termes d’emploi, la filière française compte 24 % de femmes au sein des studios de production (+2 points par rapport à 2020). Elles sont 20 % dans les postes de direction (+9 points). La vaste majorité des postes est en contrat à durée indéterminée (76 %), même si ce pourcentage est en baisse par rapport à 2020, de 4 points. Plus de la moitié des entreprises ont embauché en 2023.

Sur le plan financier, on observe une augmentation rassurante des entreprises à l’équilibre (32 %, + 11 points par rapport à 2020) et logiquement un recul des sociétés en déficit (26 %, -10 points). Près de 84 % du capital des entreprises du secteur est français. Enfin, 14 % des studios ont un chiffre d’affaires qui dépassent les 10 millions d’euros.

Petite ombre au tableau : l’optimisme des entreprises quant à leur situation future a fortement reculé par rapport à 2020. À l’époque, 10,5 % d’entre elles pensaient que la situation allait se détériorer, contre 29 % aujourd’hui. Un sentiment qui n’a pas dû évoluer dans le bon sens au vu des difficultés de l’ensemble du secteur.