Passer au contenu

La BnF adopte l’image vectorielle SVG pour son site web

La Bibliothèque nationale de France (BnF) intègre le format d’image SVG à son site web pour pérenniser les contenus.

Il s’agit du premier déploiement grandeur réelle du standard du W3C sur un espace existant. Pour ce coup d’essai, nous avions choisi l’exposition virtuelle intitulée Les Maîtres de la BD européenne, ce qui imposait le respect de l’oeuvre originale”, affirme Jean-Pierre Gay, webmestre de la BnF. Réalisée avec le concours d’un groupe de travail du consortium W3C, la migration de pages HTML existantes du site de la BnF vers des documents rédigés en SVG (Scalable Vector Graphic) s’est révélée une tâche ambitieuse. “L’objectif de l’opération était double : pérenniser les contenus et permettre aux moteurs d’indexer les informations textuelles rattachées aux icônes de navigation. Nous souhaitions remplacer les images brevetées telles que les formats GIF et dessiner l’ensemble des boutons de navigation à l’aide du langage SVG”, détaille Jean-Pierre Gay. Outre cet enrichissement sémantique, les effets déclenchés par le passage de souris sur une image bitmap (ombrage, zoom) sont dorénavant gérés à l’aide du format SVG. “L’utilisation d’ECMAScript, encadrée par SVG, évite de recharger une image dont la texture se modifie au passage de la souris, et permet, de ce fait, d’économiser de la bande passante”, explique le webmestre. Parallèlement à la réécriture des pages contenant des images bitmap, les informations textuelles ont été traitées. SVG permettant de coder du texte, il est possible de lui appliquer un effet de défilement, des animations intéressantes pour les abécédaires.Un autre bénéfice de ce format est la diminution drastique de l’espace de stockage consacré à l’exposition. “Au départ, nous exploitions 1 600 fichiers, dont 635 au format HTML, et quelques applets Java, pour un poids total de 20 Mo. Aujourd’hui, l’exposition virtuelle ne compte plus que 518 fichiers, dont 207 au format SVG, et ne pèse plus que 9 Mo”, se réjouit Jean-Pierre Gay.

Encore trop confidentiel

SVG révèle toutefois quelques limites. En effet, il est impossible de remplacer des images bitmap dont les dessins sont trop complexes. Ainsi, “les planches de Hergé qui représentent Tintin peuvent être codées au format SVG, tandis que pour celles de Hugo Pratt et de son personnage Corto Maltese, l’opération est difficile”, illustre Vincent Hardy, ingénieur chez Sun Microsystems, détaché auprès du groupe de travail SVG du consortium W3C. Par ailleurs, les prestataires qui proposent des services pour le format SVG sont encore rares. ” Nous avons dû coder nous-mêmes les pages avec l’aide de deux stagiaires, et l’extension de cette migration exigerait l’intervention d’une société spécialisée “, note Jean-Pierre Gay. Enfin, les outils de développement restent limités à Jasc Software Webdraw, Corel Draw et Adobe Illustrator 10. Des initiatives open source telles que l’atelier Batik devraient bientôt sortir SVG du carcan de la confidentialité. “La généralisation de SVG dépendra de son succès auprès des internautes”, conclut-il.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Francisco Villacampa