Conçue comme la réponse européenne au vaste
programme mondial de numérisation lancé par Google, Europeana, la future bibliothèque numérique européenne sera
officiellement lancée cet automne. C’est le souhait exprimé hier, lundi 11 août, par Viviane Reding, la commissaire européenne à la Société de l’information. Dans un communiqué, elle a annonçé que Bruxelles allait investir dans ce projet
120 millions d’euros sur deux ans.‘ La bibliothèque numérique européenne permettra à tous d’accéder facilement et rapidement, depuis leur pays d’origine ou depuis l’étranger, aux ?”uvres artistiques et littéraires européennes, a
expliqué Vivane Reding. Ainsi un étudiant tchèque pourra consulter les ouvrages de la British Library sans aller à Londres, tout comme un amateur d’art irlandais pourra admirer la Joconde sans subir les files d’attente du
Louvre ‘.Dans un premier temps le fonds sera riche de deux millions d’ouvrages et de documents multimédias. Il devrait atteindre les six millions de références à l’horizon 2010. Livres, ?”uvres musicales, tableaux, photographies, films,
toute la diversité culturelle de l’Europe promet d’être représentée. L’ensemble étant consultable (et téléchargeable) gratuitement par tous les citoyens européens, en un simple clic et sur un seul portail.
La BNF et l’INA apporteront leur contribution
‘ Europeana.eu sera un portail multilingue et le point d’entrée privilégié pour les Européens désireux de consulter les fonds numériques des 27 pays de l’UE ‘, commente Jacqueline
Sanson directrice générale de la BNF (Bibliothèque nationale de France). Pour éviter le sentiment de patchwork, une équipe de coordination travaille actuellement depuis La Haye à la montée en charge du projet.Au niveau français, la BNF versera dès le lancement officiel ses fonds déjà numérisés (plus de 150 000 ouvrages à la mi-2009) issus de Gallica, sa propre bibliothèque numérique. L’INA (Institut national de l’audiovisuel) est
également partie prenante du projet européen. Pour l’heure
un prototype d’Europeana.eu, lancé par la France
au printemps 2007, permet d’imaginer ce que pourrait être le projet définitif. Mais difficile d’aller
au-delà pour le moment.Du côté de Bruxelles, la volonté politique est réelle. Mais au niveau des états membres, certains pays ne montrent pas autant d’entrain. ‘ La plupart des pays n’affectent pour le moment à la numérisation qu’un
financement modeste et fragmenté, constate la Commission européenne. Or pour que le rêve d’une bibliothèque numérique européenne devienne réalité, il faut que les institutions nationales réalisent des investissements
considérables ‘. Car, au total, le projet devrait coûter 225 millions d’euros, sans compter les ?”uvres comme des tableaux ou des manuscrits.Bruxelles invite donc dès aujourd’hui les états membres à redoubler d’efforts. Sur le financement bien entendu, mais aussi sur l’élaboration de normes communes pour que les différentes sources d’information soient compatibles entre
elles et consultables par tous. Enfin, l’accent est mis sur les problèmes de droits d’auteur. Comment, en effet, obtenir une autorisation de numérisation quand les titulaires de droits demeurent introuvables ? Les écueils restent importants.Mais l’énergie dont font preuve certains pays, comme la Slovaquie qui vient de transformer un ancien complexe militaire en installation de numérisation à grande échelle équipée de tourne-pages automatisés, a aujourd’hui valeur d’exemple
pour l’ensemble de l’Union européenne.
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