Au onzième étage du building du gouvernement à Kasumigaseki, un quartier de Tokyo, les bureaux du ministère des Postes et Télécommunications (le Ministry of Public Management, Home Affairs, Posts and Telecommunications) ressemblent à une fourmilière. Dans ces grands espaces où travaillent côte à côte des centaines de personnes, il faut se faufiler entre les piles de documents, pour arriver près d’une table coincée entre des armoires et des étagères surchargées. De l’environnement proche, Yoshiaki Takeuchi n’en a cure. Son univers, c’est l’espace. Il est directeur du Space Communications Research Office au sein du ministère.“Depuis 1996, le gouvernement japonais tient des négociations régulières avec le gouvernement américain sur l’utilisation du GPS” rappelle-t-il. Pour élaborer une politique cohérente sur tous les systèmes utilisant des satellites, le Japon a alors créé, depuis 1998, un groupe réunissant des membres de plusieurs ministères qui a pour mission d’étudier et de coordonner la politique du pays en matière de communications par satellite à usage civil. “Parmi les suggestions faites début 2002 par ce groupe, il a été recommandé d’activer la recherche et le développement sur les satellites quasi zenith, indique Yoshiaki Takeuchi. Ce type de satellite non géostationnaire devrait permettre une meilleure qualité de communication en zone urbaine, grâce notamment à l’horloge atomique qui pourrait y être incluse. La recherche-développement sera lancée d’ici 2003, et, si tout va bien, les satellites pourraient être en orbite à l’horizon 2007.”Ces développements majeurs ?” les États-Unis et Israël ont des projets similaires ?” changeront l’espace autour de la terre. Actuellement, vingt-quatre satellites tournant sur six orbites permettent de faire fonctionner le GPS, technologie au départ réservée aux militaires américains, puis ouverte à des usages civils. Le concurrent européen Galileo devrait être opérationnel en 2008.Pour le Japon, la mise en orbite de satellites quasi zenith devrait générer un marché évalué entre 200 (1,7 milliard d’euros) et 1 100 milliards de yens, sur le seul secteur des services destinés aux automobiles sur l’archipel, selon les premières études du groupe sur les communications de l’espace (Study Group into Space Communications for the Formation of an Advanced Information and Telecommunications Network Society). Quant au marché du GPS mobile, celui qui rentre dans les téléphones portables ou les assistants numériques personnels, il n’est pas facile de l’estimer, car la compétition est grande dans ce secteur, pense Yoshiaki Takeuchi.Au plan mondial, les équipements GPS unipersonnels ainsi que ceux de loisirs ne devraient représenter qu’une petite part d’un marché évalué à 12 milliards de dollars (12,2 milliards d’euros) aujourd’hui, et qui pourraient atteindre 34 à 41 milliards de dollars en 2006, selon les prévisions d’Allied Business Intelligence. L’automobile conservera la plus grosse part (avec 41 % en 2006, contre 29,5 % aujourd’hui), suivie par les services de traçage de véhicules pour le fret (16 % en 2006, contre 11,8 % aujourdhui).
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