6,7 % en janvier 2006, 6,4 % en février, 6 % en mars, 5,8 % en avril, 5,5 % en mai, 5,3 % en juin… Les chiffres de l’ANPE sur le chômage des informaticiens confirment bien la tendance à la reprise de
l’emploi sur ce secteur. Comme en témoignaient déjà
l’Unedic et l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) au printemps. Il n’y a pas si longtemps, le secteur flirtait encore avec les 8 % de chômeurs (8,7 % en janvier 2004
et 7,9 % en 2005).Il faut cependant attendre les chiffres du mois de septembre pour avoir une confirmation. En effet, si le taux de chômage ne remonte pas, cela signifiera que l’afflux de jeunes diplômés sortis de leur école en juin aura bien été
absorbé. Ce qui avait été le cas en septembre 2005.Dans ce contexte, le salon Les Jeudis, salon de recrutement mensuel dédié à l’informatique à travers toute la France, constate une reprise. Alors que la moyenne du nombre d’exposants était de douze en 2005, elle atteint les
vingt-cinq en 2006. Dans deux semaines, au Palais des Congrès à Paris, le salon ‘ de rentrée ‘ attend entre soixante-dix et quatre-vingts stands, quand en juin 2003, au pire de la crise, on en était à dix… Les
sociétés d’intérim se sont remises à fréquenter ces salons l’an dernier et, en 2006, ce sont les sociétés utilisatrices comme la BNP, Cetelem, la Société Générale qui les ont rejointes. ‘ Toutes ces boîtes-là ne recrutaient
plus que via leurs SSII ‘, note Cédric Barbier, directeur du salon Les Jeudis.Si à une époque, le secteur de l’informatique parlait volontiers de ‘ pénurie d’informaticiens ‘, il semble désormais plus prudent dans le choix de ses termes. ‘ C’est vrai qu’il est
toujours bizarre de parler de pénurie d’informaticiens quand, par ailleurs, il y a des demandeurs d’emploi ‘, reconnaît Anne Vaisbroit, déléguée aux affaires sociales du Syntec Informatique.Les sociétés membres de la chambre syndicale du secteur (essentiellement des SSII) ont recruté plus de 40 000 personnes en 2005, dont 10 000 créations de postes. Mais le chômage est récemment entré dans le champ de
leurs préoccupations. ‘ Depuis début 2006, le Syntec prend en compte la problématique des demandeurs d’emploi avec la mise en place d’une collaboration avec l’ANPE. Elle nous transmet des données et nous les
traitons ‘, explique Anne Vaisbroit.
La plus grande discrimination reste l’âge
Métiers, âge, sexe, ancienneté d’inscription à l’ANPE… Le Syntec dispose d’une cartographie assez précise, établie tous les trimestres, des informaticiens au chômage. Et des tendances. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi du
secteur s’est réduit de 17,70 % entre décembre 2005 et mai 2006. Mais, avec 30 718 informaticiens inscrits à l’ANPE, le secteur n’est pas encore revenu aux beaux jours d’avant la crise. En décembre 2001, on en comptait
25 325.‘ 5,3 %, c’est encore un taux élevé pour une population de cadres, note Cédric Barbier. C’est au-dessus de la moyenne nationale. ‘ Le chômage des cadres se situant
généralement sous la barre des 5 %. Autre bémol pointé par Cédric Barbier : ‘ Cette évolution ne profite pas de la même façon à tous les profils. La plus grande discrimination dans l’informatique reste l’âge, surtout
en SSII. Comme elles ont encore un problème de marge d’exploitation, elles réduisent les primes. Donc, elles privilégient l’embauche de jeunes. ‘Moins expérimentés, voire dans une situation de premier emploi, les jeunes ne peuvent prétendre aux mêmes exigences qu’un candidat avec quinze ans d’expérience. Ce que reflètent très bien les données du Syntec. Les 30-39 ans et les
40-49 ans prennent les parts les plus importantes parmi les informaticiens demandeurs d’emploi : respectivement 34,24 % et 24,63 %, contre 7,85 % pour les 18-24 ans.
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