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5G : comment les opérateurs se préparent à booster votre débit mobile

On en sait un peu plus sur les pistes explorées pour développer le prochain standard de téléphonie mobile. La conférence mondiale des radiocommunications qui s’est tenue fin novembre a adopté une feuille de route à cet effet.

C’est une victoire au goût amer qu’ont remporté les opérateurs mobiles ce 27 novembre. Même s’ils ont raflé quelques nouvelles fréquences, la conférence mondiale des radiocommunications (CMR) s’est soldée par le maintien en l’état, pendant au moins huit années supplémentaires, des Ultra hautes fréquences (UHF) dans l’escarcelle de la télévision terrestre.

Comprise entre 470 MHz et 694 MHz, cette bande était convoitée par les telcos pour doper la 4G et aurait été bien utile pour développer la 5G. Mais le prochain standard de haut débit mobile devra s’en passer. Les pistes à explorer pour y pallier ne manquent pas cependant, validées par cette même CMR et évoquées lors du colloque organisé par l’ANFR ce 8 décembre à Bercy.

La réutilisation de fréquences

« La 5G reposera sûrement sur un patchwork de fréquences », a déclaré Wladimir Bocquet, responsable de la politique du spectre du GSMA, l’association mondiale des opérateurs GSM. Et cela passera en premier lieu par la réattribution de fréquences déjà existantes, soit la pratique dite du « refarming ».

« Aujourd’hui, plus de 60% de la connectivité passe encore par la 2G dans le monde. En 2019, ces 60% basculeront en 4G ou 4G +. Cela va libérer des fréquences », souligne encore Wladimir Bocquet. Et effectivement, on assiste déjà en France à la réutilisation 1800 MHz en 4G, alors qu’il était dévolu initialement à la 2G.

Un spectre mieux utilisé

Pour augmenter la vitesse de transfert de données des réseaux cellulaires, le tout sur une plus grande distance, une technique est étudiée de près par les chercheurs depuis plusieurs années : le « massive MIMO », que l’on trouve aussi évoqué parfois sous le vocable « antennes intelligentes ». Au lieu de compter une seule antenne au niveau du récepteur et de l’émetteur, il s’agit d’en utiliser plusieurs.

Mais ces entrées et sorties multiples ne seront pas sans conséquence, selon Olivier Huart, PDG de TDF. « Cela va poser des contraintes en termes de mobilier urbain pour les collectivités locales et les opérateurs devront refondre aussi l’architecture de leur réseau mobile », avance-t-il.

Des ondes radio millimétriques

Autre voie à creuser, la montée en fréquence. Les opérateurs mobiles ont besoin d’une plus grande largeur spectrale pour obtenir davantage de bande passante. Entre 500 MHz et 1 GHz dans l’idéal. Soit très largement au-dessus des 20 MHz auxquels est limitée la 4G. Avec plus de bande passante, le débit serait supérieur dans chaque cellule radio.

Toujours lors du dernier (CMR), les opérateurs ont donc plaidé pour qu’en 2019, des bandes de fréquence dites « millimétriques » se situant au-delà du 6 GHz soient attribuées à la 5G. Pourquoi au-delà du 6 GHz ? Parce le spectre y offre cette fameuse qualité recherchée de largeur de bande, tout en étant satisfaisant niveau propagation.

Une revendication accordée par la conférence. Elle a retenu, pour étude, une gamme de fréquences comprise entre 24,25 et 86 GHz.

Des expérimentations jusqu’en 2020

Nous entrons donc maintenant dans une phase d’expérimentation. Car il s’agit de vérifier si le partage des bandes de fréquence évoquées est possible, avant de les retenir comme standard mondial. Ce sera notamment la mission d’Orange dans le cadre d’un partenariat public-privé européen. L’opérateur français est le premier en France à avoir obtenu une autorisation de l’Arcep pour tester des fréquences situées entre 6 et 100 GHz à Belfort durant l’année 2016. L’opérateur espère atteindre un débit théorique 10 à 100 fois supérieur à celui de la 4G.

Les bandes de fréquences de la 5G seront finalement identifiées lors de la prochaine conférence qui se tiendra en 2019. Une expérimentation grandeur nature aura cependant lieu dès 2018 lors des Jeux Olympiques d’hiver en Corée du Sud, et en 2020 aux JO d’été au Japon.

Une fois les spécifications déterminées, les réseaux 5G devraient commencés à être déployés en France entre 2020 et 2022. Encore faudra-t-il disposer des smartphones compatibles. La 5G ne devrait donc pas représenter une réalité pour les utilisateurs avant 2023, même si les opérateurs et la Commission européenne affichent toujours l’ambition d’un lancement commercial dès 2020.

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Amélie Charnay