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La 4G en renfort de l’ADSL pour doper votre débit : et si la France se mettait aux box hybrides ?

Les Pays-Bas et l’Allemagne ont déjà adopté ces boîtiers qui permettent de se connecter à la fois à l’ADSL et à la 4G pour pallier l’absence de fibre. On vous explique comment ça marche.

Free doit présenter dans les semaines qui viennent deux nouvelles box. Si tous les yeux restent fixés sur le boîtier premium, l’une des plus grosses surprises pourrait bien venir de la box d’entrée de gamme. La rumeur veut en effet que Free sorte une Android TV hybride, c’est-à-dire connectée à la fois en ADSL et en 4G. Cette technologie est déjà utilisée en Europe dans des zones peu denses qui souffrent d’un faible débit ADSL et qui ne sont pas prêtes d’être fibrées. A condition de bénéficier d’une bonne couverture 4G. Un rapport spécial de la Cour des comptes européennes datant du mois de juin dernier cite même les box hybrides comme une solution pour apporter le Très Haut Débit dans les zones mal desservies.

En Allemagne, Deutsch Telekom commercialise depuis quatre ans des routeurs hybrides fabriqués par Huawei. Ce qui a nécessité de changer toutes les box des utilisateurs. Alors, la société belge Tessares, a décidé de proposer une solution logicielle moins chère et plus rapidement déployable qu’elle a baptisé l’Internet Hybride. « Pas besoin de changer la box. On la met à jour à distance. Mais l’opérateur doit tout de même fournir en plus un routeur 4G à relier à la box via un câble », nous explique Nicolas Men, directeur marketing de Tessares. Le logiciel détecte le débit de la box et bascule automatiquement en 4G. L’avantage de cet Internet Hybride, par rapport à une box 4G, c’est de pouvoir quand même s’appuyer sur l’ADSL. Cela permet d’épargner de la data mobile et même de cumuler les débits de deux technologies. « On peut ainsi atteindre des débits de l’ordre de 33 Mbit/s, avec 8 Mbit/s en ADSL et 25 Mbit/s en 4G », détaille Nicolas Men.

Une vidéo explicative de l’opérateur KPN aux Pays-Bas :

A l’origine, il y a un projet financé par l’Union européenne. Il a abouti à une évolution standardisée du protocole de transmission internet TCP : le Multipath TCP (MPTCP) qui permet à une session TCP d’être acheminée sur différents réseaux d’accès. Tessares a été créée en 2015 par l’un des chercheurs qui ont planché sur le MPTCP, Olivier Bonaventure, aujourd’hui encore professeur à l’Université de Louvain.

La solution de Tessares a séduit les opérateurs Proximus en Belgique, KPN aux Pays-Bas et Telia en Finlande et en Lituanie. La société serait actuellement en discussion avec un opérateur français dont elle ne veut pas dévoiler l’identité. Mais l’appétence ne semble pas au rendez-vous dans notre pays. Orange avait bien envisagé de déployer une box hybride en 2017 avant de faire machine arrière. « La priorité reste le déploiement de la Fibre pour tous, et que nous parvenions à améliorer le débit de plus de 500 000 clients ADSL par an en travaillant notre réseau Cuivre », nous a déclaré un porte-parole d’Orange.

Dans le cas où un opérateur français voudrait opter pour cette technologie, le mystère devrait vite être levé. Le Plan France Très Haut Débit prévoit en effet de subventionner les solutions technologiques palliatives à la fibre permettant d’obtenir du bon haut débit. Un appel à projets à été lancé et les opérateurs n’ont plus que quelques jours pour y répondre. Une opportunité à ne pas manquer pour ceux qui voudraient commercialiser des box hybrides.

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Amélie Charnay