Il va falloir s’y habituer : avec l’arrivée des réseaux de troisième génération, les nouveaux services mobiles rivalisent d’inventivité. En témoignent notamment les démonstrations et annonces faites à loccasion du
3GSM World Congress qui se déroule à Cannes ces jours-ci.Siemens présente ainsi un service de ‘ Photo Talk ‘, c’est-à-dire l’envoi en temps réel de photos prises avec un téléphone mobile correspondants d’une conférence réalisée en
‘ push to talk ‘. L’équipementier allemand développe également un service de dialogue en direct à plusieurs (‘ multi chat ‘), inspiré des messageries
instantanées dont on connaît le succès, notamment auprès des jeunes, dans l’univers des micro-ordinateurs. Un cran au-delà, son application de messagerie vocale animée (Animated Instant Voice Messaging) unit voix et
animation : sur l’écran du mobile, les yeux et la bouche de l’interlocuteur s’animent au rythme de ses paroles.
Un jukebox mobile chez Alcatel et Sony
Associé à France Télécom, Alcatel a pour sa part conçu eConf, un logiciel qui centralise sur un serveur les messages vidéo envoyés depuis un mobile 3G et les transfère ensuite, au choix de l’utilisateur, vers un blog, un
visiophone fixe ou une adresse électronique. Alcatel a, en outre, fourni la technologie du service ‘ StreamMan ‘ de Sony. Dans la lignée des baladeurs CD du constructeur japonais, l’idée est de gérer une discothèque numérique
personnelle via le réseau cellulaire, en recevant en direct ou en téléchargeant à la demande la musique de son choix, sur le terminal de son choix : PC, téléphone mobile… ‘ Nous ne vendons pas des technologies
d’accès aux réseaux, mais de la convergence et de la simplicité ‘, affirme Marc Rouanne, directeur exécutif d’Alcatel Mobile Communications, insistant sur cette tendance de fond des services multimédias.Nokia n’est pas en reste, avec l’annonce d’un service de ‘ partage vidéo ‘ proposé par Telecom Italia Mobile d’ici à l’été 2005. Équipés du téléphone 3G 6680 du fabricant finlandais, deux
correspondants pourront ainsi s’échanger en temps réel des séquences vidéo filmées par leurs soins, ou encore des clips vidéo téléchargés, tout en continuant de converser. Évidemment, le recours au mode haut-parleur ou à une oreillette sera
nécessaire pour jongler entre voix et images…Autre application ?” toutefois encore au stade de projet ?” chez Nokia Ventures : la création d’une passerelle entre un mobile et un micro-ordinateur pour des services de conférence voix et données.
Depuis un PC ‘ maître ‘, un professionnel pourrait ainsi commenter en direct à son collègue une présentation. Le défilement des diapositives, mais aussi l’emplacement du pointeur de la souris, sont synchronisés et reproduits à
l’identique en seulement quelques fractions de seconde sur le terminal mobile vers lequel a été transféré, au préalable, le document. ‘ Pour ce prototype, nous synchronisons les informations sur l’écran du PC et celui du
téléphone cellulaire en utilisant des SMS, précise Jorgen Othman, responsable de projet chez Nokia Ventures. Mais d’ici la commercialisation prévue du service prévue pour l’an prochain, nous aurons évolué vers le
protocole SIP (Session Initiation Protocol) et l’architecture IMS (IP Multimedia Subsystem) ‘.
SIP et IMS au c?”ur des services
Ces deux technologies constituent en effet les fondements de tous ces nouveaux services multimédias mobiles. L’ensemble des grands équipementiers affirme d’ailleurs leur implication en la matière. Alcatel se vante même de
ne plus vendre d’équipements de réseaux cellulaires dépourvus de fonctions IMS activables par mise à jour logicielle.Pour David Tierno, directeur des solutions de messagerie globale chez Unisys, le ralliement de tous les grands acteurs à SIP et IMS est acquis. ‘ Aucun d’eux ne peut se permettre de rater l’évolution vers
les services multimédias. Mais tout le problème pour les opérateurs est d’intégrer de façon unifiée ces nouveaux services dans leur infrastructure. ‘ Ce responsable n’envisage pas de lancements commerciaux à grande
échelle avant 2006, et estime que plusieurs années seront encore nécessaires avant que ces services multimédias ne se généralisent.Orange partage la même vision, soucieux de ne pas se jeter dans la seule course en avant technologique. ‘ L’intérêt des services fondés sur IMS est qu’ils nous affranchissent du type de réseau d’accès
?” fixe ou mobile, précise Bruno Dachary, directeur du lancement commercial 3G grand public chez Orange France. Cependant, le foisonnement des offres nous impose de prendre du recul et de ne pas nous jeter dans les
bras de tel ou tel fournisseur. Mais il est clair qu’à terme, la voix deviendra une commodité de moins en moins chère, voire gratuite un jour, et que les services multimédias représenteront une large part de nos revenus. ‘
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