Éric Engstrom, Alex St. John et Craig Eisler sont les trois pères fondateurs de DirectX et c’est le premier qui nous quitte, aujourd’hui, à l’âge de 55 ans. Une fracture du pied mal traitée et une surdose accidentelle de médicaments ayant entraîné des insuffisances rénales seraient les causes de sa mort, selon sa famille.
Lui et MM. St Jonh et Eisler ont bouleversé le monde du jeu vidéo. Ils ont réussi à imposer DirectX de Windows 95 face à DOS, pourtant plébiscité par les développeurs dans les années 90. Et, du même coup, à faire de Microsoft un acteur incontournable dans le développement du jeu vidéo sur PC. DirectX a aussi contribué à améliorer significativement les rouages de l’OS de Microsoft.
Les premières moutures de DirectX ont pourtant été critiquées pour leur manque de stabilité et de flexibilité, mais cela s’est rapidement amélioré. Toutes n’ont pas su convaincre (DirectX 10 notamment) mais c’est aujourd’hui l’API la plus utilisée dans le monde du jeu vidéo PC, et celle qui est à l’origine du concept même de la Xbox qui, en interne, a longtemps porté le nom de code… DirectXbox.
DirectX ou le Manhattan Project vidéoludique de Microsoft
Poussé par l’un de ses amis à postuler chez Microsoft, et après avoir passé un entretien avec une chemise bucheron et en jean un peu trop large et délavé, M. Engstrom y a fait une bonne partie de sa carrière, quittant et revenant dans la firme de Redmond plusieurs fois durant sa vie professionnelle.
C’est après avoir effectué un travail en intérim comme programmeur freelance et après avoir refusé une première offre d’embauche chez Microsoft, il est d’abord allé travailler pour Data I/O. Il a finalement rejoint la firme de Bill Gates dans une équipe chargée de développer des outils pour les créateurs de logiciels. Au cours d’un séminaire, il rencontre ceux qui allaient devenir ses comparses pour les dix années suivantes. Intégré à leur petit groupe qui avait en charge le projet DirectX, il les a pourtant rejoint à contrecoeur, a-t-il plus tard raconté, dans des propos rapportés par le Wall Street Journal.
« Je n’aimais et n’aime toujours pas beaucoup les jeux vidéo. Et je n’avais aucune idée qu’ils prendraient une telle ampleur quand j’ai rejoint le groupe. »
Le projet avait pour ambition de détourner les développeurs de DOS et de faire en sorte qu’ils créent des jeux plus facilement dans l’écosystème Windows, très performant pour le travail, mais inadapté aux jeux vidéo dans les années 1990. Et ces geeks y sont arrivés. Le projet DirectX – baptisé Manhattan Project par ce trio infernal – est allé à son terme et à eu l’effet d’une bombe dans le monde des polygones, dont les effets continuent de se faire ressentir encore aujourd’hui.
Source : The Wall Street Journal
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