Les traités d’alliance et d’intervention en cas d’agression sont le meilleur moyen d’éviter la guerre. Rappelez-vous 1939. Pour autant, ne regardons pas le traité à moitié vide. Au sein de l’OTAN, organisation née de la guerre froide un grand pas dans la lutte contre les cyberattaques pourrait bientôt être franchi, à en croire le New York Times.
Selon le quotidien américain, le président Barack Obama devrait rencontrer les représentants des principaux pays de l’Organisation et ratifier un changement de poids dans sa mission de défense collective. En effet, une cyberattaque menée contre un des 28 membres de l’OTAN pourrait désormais être considérée comme une attaque contre tous les membres de l’OTAN, « tout comme une invasion terrestre ou un bombardement aérien ».
Toujours les mêmes
Comme au bon vieux temps de la guerre froide, la cible directe de ce changement est la Russie, à qui ont été imputées des attaques contre l’Estonie en 2007 et la Géorgie en 2008, sans parler de la situation actuelle en Ukraine.
Pour autant, si la question de l’armement ne posait pas problème du temps de l’affrontement entre les deux blocs historiques, les représentants de l’OTAN reconnaissent qu’actuellement, dans le domaine de la cyberdéfense, ils sont plutôt désarmés. La construction d’un centre de sécurité informatique pour l’OTAN ne cache pas l’absence de cyberarmes à disposition de l’organisation. Aucun plan n’est pour l’instant défini pour ne serait qu’utiliser les armes de cyberdéfense de ses membres. A l’heure actuelle, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, les deux acteurs les plus actifs dans ce domaine au sein de l’OTAN n’ont pas communiqué à l’Organisation transnationale ce qu’ils pourraient apporter dans leur escarcelle.
Un long chemin
Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’OTAN, déclarait ainsi au New York Times : « Notre mandat est purement la cyberdéfense. Notre déclaration est un début mais je ne peux pas dire qu’il s’agisse d’une stratégie complète ». Une imprécision de chantier en cours qui semble devoir se perpétuer dans la définition de ce qu’est une « cyberattaque armée ». Très floue, cette désignation a encore à être travaillée pour avoir un sens et une réelle efficacité. Mais pour autant, cela semble être un progrès voulu depuis longtemps. L’ambassadeur américain auprès de l’OTAN se rappelle ainsi qu’en 2010 ce changement était impensable : « Ils n’étaient simplement pas prêts à penser aux cyberattaques en 2010 », déclarait-il au New York Times.
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Source :
The New York Times
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