C’est un moment historique. Pour la première fois, la première place du classement TOP500 est détenue par un supercalculateur qui fonctionne avec des puces ARM, brisant ainsi le monopole de l’architecture x86 dans cette compétition. En occurrence, il s’agit de Fugaku, un monstre de calcul japonais de 415 pétaflops construit par le centre de recherche Riken à Kobe, sur la base de processeurs Fujitsu A64FX. Avec ses 148 pétaflops, Summit, la machine d’IBM qui dominait le classement depuis un an, ne pouvait pas lutter et se trouve donc reléguée à la seconde place.
Évidemment, la société ARM, qui distribue les licences pour son architecture de processeurs, est aux anges. « Nous sommes incroyablement fiers de voir un supercalculateur ARM de cette envergure prendre vie et remercions Riken et Fujitsu pour leur engagement et leur collaboration. Faire fonctionner le supercalculateur le plus rapide du monde est une étape importante que tout notre écosystème devrait célébrer (…) », a déclaré René Haas, président d’ARM IP Group.
Le choix d’ARM par le centre Riken ne date pas d’hier. C’est en 2016 que l’organisme a décidé de mettre ses puces Spark au placard et de partir sur de nouvelles bases. Selon The Register, l’architecture ARM a finalement été sélectionnée en raison de la flexibilité qu’elle a procurée aux ingénieurs. L’économie d’énergie, une caractéristique souvent mise en avant pour les processeurs ARM, ne semble pas avoir été un facteur décisif. D’ailleurs, ramené au pétaflops, Fugaku n’est pas plus sobre que son compétiteur Summit.
En tous les cas, cette victoire montre bien que les processeurs ARM peuvent servir à tout, et ne sont pas dédiés aux seuls équipements mobiles. Un autre exemple vient d’être donné avec Apple, qui vient d’annoncer la migration de sa gamme d’ordinateurs Mac vers des puces ARM. Serait-ce bientôt la fin du x86 ?
Sources: TOP500, The Register
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