Les Iraniens ont connu ce week-end une coupure majeure d’Internet à la fois en interne et vers l’extérieur du pays. La raison de la mise en place de ce rideau de fer numérique ? Les manifestions très importantes dans les grandes villes du pays qui protestent contre l’augmentation du prix du carburant.
Asphyxié financièrement par les sanctions financières américaines, Téhéran a en effet supprimé les subventions sur le carburant. Le prix de l’essence a ainsi augmenté de +60% pour les 60 premiers litres qu’achètent les citoyens iraniens, l’augmentation passant même à +300% pour les litres au-delà de ce quota.
Des journalistes, activistes et autres proches de la culture iranienne ont relayé (presque) en temps réel cette coupure d’Internet, coupure mise en image par le site Netblocks.org qui surveille le trafic réseau de nombreux pays.
L’Iran n’est pas le premier pays à avoir connu une coupure si massive ces dernières semaines : l’Iraq, le Venezuela ou encore l’Inde ont connu des coupures plus ou moins totales depuis le début du mois de novembre.
Le régime iranien tire ici les conséquences de la « révolution twitter » de 2009, qui aurait causée la victoire prétendument frauduleuse du président de l’époque, Mahmoud Ahmadinejad, face au progressiste Mir-Hossein Mousavi. Les réseaux sociaux avaient, d’une part, permis à la population de se coordonner sur le terrain, notamment pour repérer les bassidjis, ces volontaires à la solde du régime, mais ils avaient aussi facilité la couverture des événements par les médias étrangers.
https://twitter.com/GhazalGolshiri/status/1196372916008607744
Comme le soulève sur Twitter la reporter freelance Ghazal Golshiri dans un article qu’elle livre au journal Le Monde, cette coupure empêche de « connaître l’ampleur des manifestations ». Ce qui est précisément le but recherché par le gouvernement.
https://twitter.com/jadi/status/1196363526912270336
https://twitter.com/netblocks/status/1196366347938271232
Selon des utilisateurs iraniens de Twitter qui doivent profiter de connexion tierce (connexion satellitaire ? Proximité d’une frontière ?), l’Internet « national » iranien est le seul accessible depuis la République islamique, mais le pays est toujours totalement coupé du reste du monde.
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