La transition de l’IPv4 à l’IPv6 s’éternise et cela agace l’Arcep. Dans son dernière baromètre sur le sujet, le gendarme des télécoms déplore la trop grande lenteur avec lesquels tous les acteurs de la chaîne adoptent l’IPv6 dans notre pays.
Certes, la situation a progressé puisqu’en France le taux d’utilisation atteint presque les 50%, d’après ce que Google peut observer sur ses serveurs. Ce qui permet à notre pays de passer de la dixième place du classement mondial fin 2020 à la sixième cette année.
Nous nous positionnons derrière l’Inde, la Belgique, l’Allemagne, la Malaisie et la Grèce.
Pas de quoi pavoiser non plus. Au niveau de l’hébergement, la situation est critique. « Seuls 20% des trois millions et demi de sites Web des noms de domaine .fr, .re, .pm, .yt, .tf et .wf sont à ce jour accessibles en IPv6 », pointe l’Arcep dans son communiqué de presse. Et seuls 7% des serveurs mail sont accessibles en IPv6.
Des résultats contrastés chez les opérateurs
Du côté des opérateurs, c’est inégal. Free est très performant sur le réseau fixe, puisque 90% de ses utilisateurs y sont passés. Vient ensuite Orange avec 83% de clients ayant activé l’IPv6, puis Bouygues Telecom avec 44%, et enfin SFR avec … 4,1% de clients qui ont activé l’IPv6, bien que la totalité des box et le réseau soient compatibles.
Cela s’explique parce que les abonnés SFR doivent activer manuellement l’IPv6, alors que le protocole est activé par défaut chez Bouygues Telecom, Free et Orange.
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Concernant le réseau mobile, le tableau est tout autre. Bouygues Telecom atteint 87% de clients Android activés et plus de 99% de clients iPhone mi-2021. Orange et SFR sont en passe de rattraper Bouygues. Mais Free Mobile reste très à la traîne avec 1% de ses clients Android et 0% de ses clients iPhone concernés.
La particularité du réseau mobile, c’est que les opérateurs doivent réaliser une modification de la configuration APN, qui passe le plus souvent par une mise à jour du constructeur.
La pénurie d’adresses IPv4 pénalise l’Europe depuis 2019.
« Faire perdurer Internet en IPv4 ne l’empêchera pas de fonctionner, mais l’empêchera de grandir, en raison des risques que présentent les solutions permettant de continuer le fonctionnement d’Internet sur IPv4 malgré le manque d’adresses », rappelle l’Arcep.
Le partage d’adresses IPv4 qui en résulte peut en effet empêcher d’accéder à certains services ou rendre difficile l’identification de suspects dans le cadre d’enquêtes judiciaires.
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