59 ans. C’est le temps qu’il aura fallu à la couronne britannique pour réhabiliter la mémoire de l’informaticien de génie Alan Turing, condamné pour indécence et perversion sexuelle parce qu’il avait reconnu entretenir des relations homosexuelles. La reine Elizabeth II vient en effet de le gracier à titre posthume, sur proposition du ministre de la Justice Chris Grayling. En 2012, onze scientifiques britanniques avaient demandé l’annulation de la condamnation du « mathématicien le plus brillant de l’époque moderne ».
Un pionnier de la programmation et de l’intelligence artificielle
Personnalité à la fois fantasque et introvertie, Alan Turing est principalement connu pour avoir contribué à casser le code de la machine Enigma qui cryptait les communications nazies pendant la seconde guerre mondiale. Mais c’est loin d’être son seul fait d’armes. Dans les années 30, il élabore les concepts d’algorithme et de calculabilité. Après 1945, il travaille sur la programmation des premiers ordinateurs, puis devient l’un des pionniers de l’intelligence artificielle.
Une brillante carrière fracassée par l’acharnement de la justice britannique. En 1952, Alan Turing choisit la castration chimique pour ne pas être incarcéré, en vertu de la loi britannique sur la sodomie alors en vigueur. Un traitement de choc qui le déprime. Deux ans plus tard, il est retrouvé mort dans des circonstances suspectes. Mais l’enquête avait conclu à un suicide au cyanure.
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