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L’extradition de Kim Dotcom, à nouveau repoussée

L’épée de Damoclès américaine n’empêche pas l’enfant terrible du web de vitupérer contre les inepties de l’industrie du cinéma qui ferait selon lui mieux d’adopter un nouveau modèle économique : le sien.

Kim Dotcom vient de gagner encore un peu de temps dans sa lutte acharnée contre la justice américaine. L’examen de la demande d’extradition du fondateur de Megaupload.com, déposée par les Etats-Unis, a été une nouvelle fois reportée, a annoncé mardi la justice de Nouvelle-Zélande, pays de résidence de cet enfant terrible du web.

L’audience devait se dérouler en avril mais elle a été repoussée au 7 juillet, a précisé un porte-parole du tribunal, sans donner la raison de ce nouveau délai. Les audiences avaient été prévues initialement pour l’été 2012 mais elles ont été maintes fois repoussées depuis, alors que la défense et l’accusation s’affrontent sur les éléments pouvant être utilisés.

Les Etats-Unis réclament l’extradition de Kim Schmitz, qui a changé de nom en Kim Dotcom, pour fraude et piratage informatique. Mi-février, la justice néo-zélandaise avait jugé légal le raid de la police sur la somptueuse propriété de Kim Schmitz, en janvier 2012, rejetant ainsi les demandes de ses avocats qui souhaitaient que ce pan du dossier soit jugé invalide.

Les forces de l’ordre avaient mené l’opération à la demande du département de la Justice américain et du FBI. Les Etats-Unis accusent les responsables de Megaupload d’avoir frauduleusement amassé 175 millions de dollars américains (127 millions d’euros) en proposant des copies piratées de films de cinéma, de programmes télévisés et d’autres contenus. Si Kim Dotcom, de nationalité allemande, et ses trois co-accusés sont renvoyés aux Etats-Unis, ils risquent une peine de prison allant jusqu’à 20 ans.

Popcorn Time signe la mort d’Hollywood

Cette épée de Damoclès n’empêche pas, pour autant, l’entrepreneur de prédire la fin du modèle économique hollywoodien. « Popcorn Time et les innombrables applications similaires montrent à Hollywood comment cette histoire va terminer, explique-t-il à TorrentFreak. En fin de compte, c’est un jeu du chat et de la souris qu’Hollywood ne peut pas gagner par la force, mais seulement par des offres Internet intelligentes. »

Or, selon lui, l’industrie du cinéma reste totalement bornée dans sa façon de faire. « La destruction de Megaupload n’a rien apporté à Hollywood. Le piratage est plus fort que jamais, en dépit des actions judiciaires », souligne-t-il. Et ce n’est qu’un début. Les nouvelles infrastructures de piratage seraient beaucoup plus efficaces, car totalement chiffrées et sans adresses IP. « Ce sont des océans fluides de données sans domicile qui ne peuvent être contrôlés par personne. Je connais plusieurs projets qui risquent de rendre la vie très dure à Hollywood », ajoute-t-il.

Mais, grand seigneur, Kim Dotcom est prêt à livrer la solution parfaite permettant aux majors du cinéma de sauver leur peau. « En l’espace de trois ans, Hollywood pourrait doubler ses revenus avec un service en ligne ingénieux que j’ai créé », explique-t-il. Sans vouloir être rabat-joie, il est quand même peu probable que l’industrie du cinéma louera un jour les services de Kim Dotcom…  

Lire aussi:

Megaupload : le mandat de perquisition chez Kim Dotcom, finalement jugé légal, le 19/02/2014
Baboom, le site de streaming musical de Kim Dotcom, est en ligne, le 20/01/2014

Source :

TorrentFreak

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Gilbert Kallenborn, avec AFP