« La Silicon Valley ce n’est pas le Far West », a déclaré David Anderson, le procureur de San Francisco. Au nom de l’État, le tribunal californien vient d’inculper l’ancien responsable de la sécurité d’Uber, Joe Sullivan. Ce dernier aurait tenté de dissimuler un piratage massif de données personnelles des utilisateurs de l’appli de réservation de voiture avec chauffeur.
Camoufler pour mieux rouler ?
L’incident remonte à 2016 : des pirates téléchargent les informations personnelles, adresses e-mail et numéros de téléphone de 57 millions de conducteurs et de passagers utilisant Uber.
Qu’est-ce qui est reproché à Sullivan ? Principalement son manque de transparence et la manière dont il s’est évertué à camoufler le piratage. Selon le procureur David Anderson, Joe Sullivan a « pris des mesures pour dissimuler la faille et tromper la Federal Trade Commission [en français l’agence de protection des consommateurs] ».
« Nous attendons [des entreprises] qu’elles se comportent comme de bons citoyens. Qu’elles nous informent rapidement en cas de comportement criminel. Qu’elles coopèrent avec nos enquêtes. Nous ne tolérerons pas les tentatives de dissimulation », peut-on lire dans le communiqué du procureur de San Francisco, consulté par l’AFP.
« Nous continuons à coopérer totalement »
C’est en 2015 que Joe Sullivan a pris la tête de la sécurité d’Uber. Il a ensuite été licencié en 2017, quand le nouveau patron du groupe, Dara Khosrowshahi, dit avoir découvert ce qui s’était passé. Depuis, les accusations n’ont cessé de s’accumuler contre l’ex-dirigeant. Mais Uber tente aujourd’hui de montrer patte blanche.
« Nous continuons à coopérer totalement avec l’enquête du ministère de la Justice », a réagi un porte-parole de Uber. « Notre décision en 2017 de révéler l’incident était la chose à faire, et elle incarne nos principes de fonctionnement d’aujourd’hui: transparence, intégrité et responsabilité ».
L’ancien responsable risque jusqu’à huit ans de prison. D’après le communiqué du procureur, Uber avait versé 100 000 dollars en bitcoin aux pirates informatiques en décembre 2016.
Source : The New York Times
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