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L’Europe menace de sanctions les Etats retardataires de la 4G

L’Europe est en retard sur le déploiement de la 4G par rapport aux autres régions du monde et la Commission européenne pourrait bien prendre des sanctions à l’encontre des Etats membres qui traînent les pieds.

La Commission européenne a enjoint hier, mardi 26 février, les Etats membres de l’Union à allouer l’ensemble des fréquences disponibles en matière de spectre radioélectrique pour les réseaux d’internet mobile à grande vitesse 4G, menaçant de sanctions les pays récalcitrants.

Un retard marqué

La commissaire européenne chargée des Nouvelles technologies, Neelie Kroes, a accusé certains régulateurs nationaux de freiner le déploiement des réseaux 4G, qui devraient permettre des connections internet beaucoup plus rapides sur les téléphones portables. « Comment est-ce possible qu’il y ait plus d’abonnements 4G en Corée du Sud que dans l’ensemble de l’Union européenne ? », s’est-elle interrogée au cours d’une conférence de presse au Congrès mondial de la téléphonie mobile, à Barcelone. « Comment est-ce possible que 17 pays de l’Union européenne n’aient toujours pas la 4G. Je ne me l’explique pas. Comparez avec la Corée, le Japon et d’autres pays asiatiques, ou bien sûr avec les Etats-Unis ».

Des menaces très haut débit

Si les gouvernements nationaux continuent à ignorer le problème, « nous allons commencer à utiliser les pouvoirs que nous octroient les traités européens pour changer la situation ». Selon un responsable de la Commission, cela pourrait se traduire par la prise de sanctions contre certains opérateurs nationaux, qui n’ont pas respecté les délais décidés au niveau européen pour la 4G en utilisant par exemple l’argument du principe de précaution en matière d’effets des ondes radioélectriques pour la santé.
« Certaines autorités régionales sont 100 fois plus strictes que ne le recommande la Commission en matière de normes de sécurité pour la 4G. Cela ne protège pas les gens, cela tue juste notre économie. Nous nous tirons une balle dans le pied », a estimé Mme Kroes. Le très haut débit est en effet au cœur de la stratégie numérique européenne. Pour mettre en place un marché véritablement unifié, l’Europe compte beaucoup sur le passage au numérique et sur les connexions (très) haut débit permanente qui permettront la mise en place de nouveaux services et de relancer l’économie européenne… L’Europe est d’ailleurs déjà en train de préparer le terrain pour le lancement de la 5G, puisqu’elle annonçait hier, mardi 27 février 2013, une subvention de 50 millions d’euros pour cette technologie.

La 4G décolle partout sauf en Europe ?

La commissaire a par ailleurs averti les Etats membres qu’ils ne devaient pas utiliser les enchères d’attribution des fréquences 4G pour renflouer leurs caisses, mais en réinvestir le produit dans le développement du réseau. L’Europe est actuellement à la traîne de pays tels que les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud en matière de déploiement des réseaux de quatrième génération.

A la mi-2012, la 4G comptait 26,5 millions d’abonnés dans le monde, selon un rapport de l’Idate, think tank spécialisé dans l’économie numérique. Les opérateurs américains, Verizon Wireless en tête, en dénombraient 13 millions, ceux de Corée du Sud, 7,5 millions, et les Japonais, 3,4 millions. Mais selon le rapport, publié à l’occasion de l’ouverture du Congrès de Barcelone, qui se tient du 25 au 28 février, les premiers utilisateurs de 4G en Europe, l’Allemagne et la Suède, ne comptaient que 300 000 abonnés chacun, devant l’Autriche, avec 180 000 abonnés.

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Pierre Fontaine, avec AFP