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L’euro numérique sera pas anonyme et sera plafonné à 3000 euros

Cette nouvelle monnaie pourrait être lancée d’ici à cinq ans. Elle disposerait de mécanismes pour protéger la confidentialité des utilisateurs, mais les forces de l’ordre pourraient « reconstruire » les transactions en cas de besoin.

Les réflexions à propos de l’euro numérique avancent au sein de la Banque centrale européenne (BCE). Interrogé par le Financial Times, Fabio Panetta, membre du comité exécutif de la BCE, estime que le lancement de cette alternative au cash pourrait intervenir d’ici à cinq ans. Il confirme par ailleurs que ce projet a un caractère défensif, son but étant de combattre la diffusion d’autres monnaies numériques, qu’elles soient d’origine étatique ou privée.

Pas question, toutefois, de créer une monnaie anonyme. Les paiements laisseront suffisamment de traces pour permettre aux forces de l’ordre de « reconstruire » une transaction en cas de doute sur sa légalité. Seuls les petits transferts de moins de 100 euros pourraient être anonymes, car ils pourraient se faire de gré à gré en Bluetooth « sans qu’aucune donnée ne soit enregistrée en dehors du portefeuille électronique ».

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Néanmoins, Fabio Panetta estime que l’euro numérique respectera davantage la protection des données personnelles que les monnaies d’origine privée, comme le diem de Facebook.

« Si la banque centrale s’implique dans les paiements numériques, la vie privée sera mieux protégée (…) parce que nous ne sommes pas comme des entreprises privées. Nous n’avons aucun intérêt commercial à stocker, gérer ou monétiser les données des utilisateurs », explique l’économiste italien.

Ainsi, la BCE aurait déjà testé plusieurs procédés techniques permettant de séparer l’identité de l’utilisateur des détails d’un paiement.

« Le paiement sera exécuté, mais personne dans la chaîne de paiement n’aurait accès à toutes les informations », souligne-t-il.

Pas certain que cela suffira pour convaincre les adeptes du paiement en cash.

Un plafond pour protéger les banques

La BCE doit également rassurer les banques commerciales, qui craignent que l’euro numérique vienne leur couper l’herbe sous le pied en réduisant leurs dépôts. C’est pourquoi la détention de cette monnaie de banque centrale devrait être plafonnée à 3000 euros, soit de manière stricte, soit de manière incitative (par exemple par le biais d’une rémunération négative au-delà de ce seuil).

Parallèlement, la BCE souhaite renforcer la régulation et la surveillance des cryptomonnaies, et notamment celle du bitcoin. C’est difficile, car « elles sont décentralisées et il n’y a pas d’entité légale responsable ». C’est pourquoi la banque centrale veut se concentrer sur les intermédiaires qui permettent de se fournir en cryptomonnaies. Ces places de marché devront se préparer à être soumises à un cadre légal plus strict.

Source : Financial Times

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Gilbert KALLENBORN