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L’Elysée affirme renforcer la sécurité autour des communications du président

La présidence tente de montrer que tout est sous contrôle dans l’affaire d’espionnage Pegasus, même si l’on ignore toujours si l’un des smartphones d’Emmanuel Macron a été effectivement infecté pour le surveiller.

Un Conseil de défense exceptionnel dédié au Projet Pegasus s’est tenu ce jeudi à l’Elysée. C’était à la fois un point d’étape sur les investigations en cours concernant cette affaire d’espionnage et une tentative pour montrer que tout est sous contrôle.

L’Elysée a fait savoir au journal Le Monde que « le président a lui-même changé de téléphone et de numéro de téléphone pour certains échanges ».
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, aurait aussi précisé qu’un « certain nombre de protocoles de sécurité ont été réajustés, notamment autour du président de la République ».

Pas d’informations sensibles sur le smartphone du président ?

Un peu juste pour suffire à rassurer. Car il est toujours possible que l’un des smartphones d’Emmanuel Macron ait été infecté, ainsi que ceux de son ancien Premier ministre, et de nombreux membres du gouvernement en 2019.
Or, tout ce petit monde quitte rarement son téléphone portable grand public, y compris lors de réunions stratégiques et de Conseils des ministres. Des informations confidentielles ont très bien pu être récupérées.

L’entourage du chef de l’Etat affirme qu’Emmanuel Macron « n’a jamais communiqué des informations sensibles sur un téléphone potentiellement espionnable ».

D’une part, il est possible que des informations jugées non sensibles, mais malgré tout confidentielles, comme des conversations officieuses ou privées et des métadonnées, aient pu être récupérées, et compromettre les intérêts de la France.
D’autre part, il faut garder en mémoire que le logiciel malveillant Pegasus permet de contrôler l’appareil à distance et même d’agir sur le micro, ainsi que la caméra. Ses discussions dans la vie réelle, ainsi que ses faits et gestes auraient pu continuer à être épiés, à partir du moment où il gardait sur lui son smartphone s’il a été compromis.

Pour rappel, Emmanuel Macron utilise deux iPhone. Il conservait le numéro de téléphone ciblé par Pegasus depuis 2017.

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Le gouvernement réfute toute légèreté

Gabriel Attal, invité jeudi matin sur France Inter, peinait d’ailleurs à convaincre sur les procédures de sécurité qui avaient cours jusque-là.

« On ne peut pas toujours tout dire, précisément pour des raisons de sécurité, mais je peux vous dire que les téléphones du président de la République sont changés régulièrement. Il y a un certain nombre de paramètres de sécurité qui protègent, qui sont changés très régulièrement », a-t-il évoqué.

Il réfute toute légèreté de l’Elysée quant à la protection des communications, lâchant avec un peu d’ironie que l’équipe du chef de l’Etat ne découvre pas la cybersécurité avec le projet Pegasus.

« Le Président de la République suit au plus près ce dossier et prend cette affaire très au sérieux », a-t-il encore déclaré.

C’est l’ANSSI qui est chargée de l’enquête et qui devra déterminer si le smartphone d’Emmanuel Macron a bien été détourné.

Sources : Le Monde, France Inter

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Amélie CHARNAY