C’est ce qui s’appelle en faire des tonnes. Sur le blog de Bernard-Henri Lévy, Laregledujeu.org, l’écrivain Yann Moix publie un long texte incendiaire contre Facebook, accusé d’avoir supprimé sa page aux 3 300 amis.
Pour Yann Moix, c’est inadmissible : on le « sabre », on le « censure », on l’« élimine virtuellement, culturellement, intellectuellement » tandis que, par ailleurs, les groupes et les pages Facebook anti-Yann Moix prolifèrent. Bref, c’est un véritable martyr de la Toile, à en croire l’écrivain.
En fait, il ne s’agit pas tant de censure que d’un mécanisme bêtement automatisé propre au Web 2.0. D’ailleurs, Yann Moix, comme tout utilisateur de Facebook dont la page est suspendue, dispose d’un lien spécial où il peut expliquer le problème rencontré et demander à réactiver son profil.
L’histoire remonte à la semaine dernière, quand l’écrivain publie sur le même blog de BHL un texte très virulent contre la Suisse, titré « J’aime Polanski et je hais la Suisse ». Il accuse le pays d’antisémitisme, lui reproche d’avoir permis l’arrestation du cinéaste Roman Polanski, mêle invectives et provocations et en rajoute en insultant les Suisses eux-mêmes dans une interview au quotidien Le Matin.
La polémique, essentiellement suisse faut-il le préciser, enfle, et le texte est retiré du blog La Règle du jeu. A la place, un autre texte explique que c’est Yann Moix qui a demandé ce retrait mais que, pour en savoir plus, il faudra lire… son prochain livre, à paraître le 24 février ! Bref : l’écrivain s’est essayé à la vieille technique du buzz sur Internet.
Mesure préventive
Sauf que sa diatribe anti-Suisse a ébranlé Facebook. Les groupes opposés à Yann Moix se sont multipliés, et, surtout, les signalements pour contenu abusif ont déferlé (voir la procédure de signalement ici). Or, comme l’explique le site Bellaciao.org, il existe sur Facebook un système de régulation automatisé. Un trop grand nombre de signalements en un temps réduit entraîne la suspension de la page incriminée.
Contacté par 01net., un porte-parole français du réseau confirme l’existence de ce mécanisme. Il fonctionne avec un algorithme prenant en compte diverses données, mais la suspension de profil ne dépend pas d’un nombre de signalements précis et déterminé à l’avance.
Par ailleurs, d’autres pratiques peuvent aboutir à la suspension d’un compte. Si des membres envoient trop de messages (cela peut être le cas entre usagers professionnels), leurs envois peuvent être assimilés automatiquement à du spam, et Facebook désactivera leurs profils. « C’est une mesure préventive », note-t-on du côté de Facebook.
Ensuite, l’utilisateur a toujours la possibilité de plaider son cas en allant dans la rubrique Aide>Avertissements du site (voir ci-dessus). Ou alors de hurler à la censure sur le blog de BHL, mais, techniquement, c’est moins efficace.
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