Les hommes inventent toujours de nouvelles manières de tuer leurs congénères, mais aujourd’hui la nouvelle concerne de nouvelles façons de soigner. Un article de EEtimes lève le voile sur une nouvelle génération d’imprimantes 3D qui font bien mieux que reproduire des têtes de Yoda : il s’agit de machines spécialisées dans le domaine médical dans un contexte de conflit.
Point de science-fiction ici, une telle imprimante est actuellement à l’essai. Son nom technique est ABAT pour « Outil d’assemblage biologique austère » (Austere BioAssembly Tool), mais dont le nom usuel est nRugged car il s’agit d’une imprimante renforcée (« rugged » en anglais). Cette unité d’une centaine de kilogrammes consiste en une cage de fibre de verre incluant plusieurs têtes « d’écriture ». Quatre exactement, aux propriétés mécaniques, électriques ou biologiques.
L’ambition de ces appareils de pointe est de permettre au personnel médical de pouvoir produire tous les éléments nécessaires aux soins. Le terme « éléments » est ici nécessairement large : pas moins de 10.000 modèles peuvent être produits avec la nRugged. On parle ici aussi bien d’outils tels que des têtes de scalpels, claps et autres forceps, ou bien des bandages avec solutions biologiques (antalgiques, antibiotiques, antibactériens, etc.) ou encore carrément des éléments à destination organique, comme une vertèbre ou un dessus de crâne artificiels. Voire même des pièces d’appareils électroniques à usage médical.
Si le projet, qui court sur 5 ans, est un programme de recherche, la nRugged a déjà officié sur un théâtre d’opérations (non spécifié) et a déjà imprimé scalpels, vertèbres T9, ménisques et autres bandages bioactifs. Ces derniers sont d’ailleurs très faciles à produire : sur un support de bandage générique, la tête d’impression « bio » disperse et intègre la solution choisie.
D’un point de vue opérationnel, les imprimantes 3D médicales permettent de disposer d’un énorme panel d’équipement de soin dans un volume réduit, les pièces étant produites sur la base de quelques composants génériques. Outre une encore plus grande réduction du volume d’emport qui pourra, dans le futur, permettre à un seul soldat de porter un micro-hôpital sur son dos, la prochaine étape de recherche – le « graal » pour les chercheurs, est la production de cellules, de matrices cellulaires et autres biopolymères qui permettront de soigner les plaies et dommages les plus graves, comme les blessures aux organes.
Avec, en étape ultime la possibilité de personnalisée les tissus produits selon l’individu à soigner. Là, on est clairement dans le domaine de la science-fiction. Mais l’armée américaine travaille à en faire une réalité. Et si c’est la guerre qui amène cette révolution médicale, il faut se conforter dans le fait qu’une fois les développements effectués, ces mini-hôpitaux pourront être déployés partout dans le monde. De quoi révolutionner la vie des zones les plus difficiles d’accès tels que les déserts et autres régions montagneuses peu peuplées. Ainsi que dans l’espace, puisqu’une nRugged est actuellement en cours de test dans la Station Spatiale internationale.
Source : EEtimes
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