Alors que la Russie encourage des hackers à trouver une faille dans Tor et que la NSA n’est pas loin derrière, l’outil d’anonymisation des accès au Net a reçu plus de 1,8 million de dollars de fonds fédéraux américains en 2013.
Financements indirects
C’est l’information relevée par The Guardian en épluchant les documents comptables du projet. Le montant exact s’établit à 1 822 907 dollars. La somme a été en partie fournie par des associations et structures tierces mais qui sont financées par l’administration américaine. Ainsi, les deux plus grosses sources de revenus ont été SRI International, centre de recherche et développement à but non lucratif, au sein duquel sont nés les prémices du Siri d’Apple, et l’Internews Network, une structure qui vise à promouvoir et défendre la démocratie et les droits de l’Homme partout dans le monde.
Le SRI et l’Internews Network ont, à eux deux, débloqué 1 385 682 dollars en provenance du Département de la défense. Une somme très rondelette complétée par un écot de la National Science Foundation (100 325 dollars) et un versement de 256 900 dollars du Département d’Etat, plus quelques dons et financements de moindre importance.
Donner d’une main, détruire de l’autre
Ces lignes comptables sont d’autant plus surprenantes que, comme le révélaient des documents d’Edward Snowden en octobre dernier, la NSA essaie de mettre à terre ce réseau qui permet à ses utilisateurs d’échapper à sa surveillance, ne serait-ce que partiellement. Malgré ces efforts, les « investissements » indirects et peut-être involontaires de l’Oncle Sam dans le projet Tor ont augmenté entre 2012 et 2013, passant de 1,2 à 1,8 million de dollars, précise le Guardian. On appréciera l’ironie de la situation et le fait que l’argent du contribuable américain ne sert pas seulement à espionner le monde.
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Source :
Document comptable du Tor Project (PDF) via The Guardian
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